«On n'a pas le droit de déstabiliser l'équipe alors que nous ne sommes qu'à un point du podium» Bien qu'il se montre intransigeant envers ses joueurs, Fouad Bouali n'a pas admis que la direction gèle leur salaire, après l'échec concédé face à Aïn Fekroune. L'entraîneur du Mouloudia aurait confié à son entourage que cette décision a été prise d'une manière unilatérale et elle n'est pas faite pour arranger les affaires de son équipe. Autrement dit, il n'aurait jamais accepté d'opter pour cette solution si on l'avait sollicité pour donner son avis. En effet, la direction voulait secouer les joueurs et les pousser à réagir pour réaliser les résultats escomptés. Mais cette décision risque d'avoir un impact négatif sur le moral de la troupe, qui s'est plaint auprès de Bouali. Ce dernier les a donc soutenus et il se montre compréhensif envers eux, car ils ont besoin d'être encouragés pour remonter la pente, au lieu qu'ils soient pénalisés. Certes, le président Boumella ne ménage aucun effort pour mettre l'équipe dans les meilleures conditions, mais il semble bien que la décision s'est faite dans la précipitation. En effet, la défaite concédée, la semaine passée, était inattendue, mais il ne s'agissait que d'un accident de parcours, et l'équipe n'est qu'à un point du CSC qui occupe la troisième loge du classement. Le Mouloudia reste donc toujours en course pour terminer la saison sur le podium. Le travail psychologique de la semaine perturbé Notre source ajoute que Bouali a trouvé les pires difficultés au cours de la semaine pour motiver ses joueurs, après leur réclamation sur cette mesure prise ainsi que sur la volonté de la direction de procéder à la révision de leurs salaires. Bouali, qui a l'habitude de faire un grand travail psychologique durant la semaine qui précède le match, s'est retrouvé dans l'obligation de gérer cette situation et demander à ses joueurs de se concentrer sur leur rencontre. Ainsi, le travail psychologique a été perturbé par toute cette histoire qui n'est pas faite pour remettre le Mouloudia sur le droit chemin. Il a fait de son mieux pour gérer cette semaine mouvementée, tout en attendant une bonne réaction de ses joueurs face au MCO. «On n'a pas le droit de déstabiliser l'équipe alors que nous ne sommes qu'à un point du podium» Sollicité sur les ondes de la radio Chaîne III, Fouad Bouali a décidé de ne pas faire vœu de silence. Le coach mouloudéen s'est confié sans langue de bois aux auditeurs et surtout aux supporters du Mouloudia. La première question à laquelle devait répondre Bouali touche cette crise qui a suivi cette défaite essuyée contre Aïn Fakroun, alors lanterne rouge du championnat. Le technicien . mouloudéen étaient franc et direct : «C'est sur que cette défaite contre cette équipe nous fait mal sur le plan comptable, mais cela arrive de perdre des rencontres. Il ne faut pas oublier que nous étions sur une série de sept matchs sans le moindre revers. Sincèrement, on n'a pas le droit de déstabiliser l'équipe après une défaite. Bien au contraire, il faut se montrer solidaires dans ces moments difficiles, car après tout, nous ne sommes qu'à un petit point du podium. Il n'y a pas donc péril en la demeure.» «Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes bien placés en championnat et en coupe» Au sujet de l'état d'esprit qui règne au sein d'un groupe qui pourrait être miné par les doutes et les incertitudes, Bouali a tenu à mettre en exergue le parcours de son équipe qui est encore en course sur les deux tableaux, coupe et championnat : «Les joueurs ont repris confiance en eux. Il y a une très bonne ambiance au sein du groupe qui travaille d'arrache-pied. Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes toujours bien placés en championnat et en course en Coupe d'Algérie. Nous sommes donc conformes avec nos objectifs.» «Sanctionner les joueurs pourrait porter préjudice à la stabilité de l'équipe» «Il faut aussi reconnaître qu'en décidant de sanctionner les joueurs, on risque de porter préjudice à la stabilité de l'équipe qui progresse au fil des matchs, même si nous avons connu un coup d'arrêt le week-end dernier.» «Dans un club professionnel, on fait les comptes à la fin de la saison et non après chaque défaite» «Dans un club professionnel, on fait les comptes à la fin de la saison et pas avant. Ce n'est pas après chaque défaite qu'on commence à faire des comptes, alors que le bilan doit se faire à la fin du championnat. C'est comme ça que je perçois les choses.» «On ne veut pas briser Dibi et Lavatsa, comme on l'avait fait avec Sayoud» Interrogé sur le cas des deux Africains, Edwin Lavatsa et Stéphane Paul Dibi, Bouali est monté au créneau pour défendre les deux nouvelles recrues : «Lavatsa et Dibi sont des éléments de qualité qui peuvent apporter un plus à l'équipe, à condition de leur laisser le temps. Il faut aller crescendo et ne pas précipiter les choses. On ne veut pas briser Dibi et Lavatsa, comme on l'avait fait par le passé avec Amir Sayoud qui était un très grand joueur promis à un bel avenir. Mais on l'a brisé en voulant le mettre rapidement dans le bain. Et puis, il ne faut pas non plus oublier que nous étions en stage en Espagne lorsque nous avons recruté les deux attaquants pour booster notre ligne d'attaque qui était en difficultés.» «Nous avons fait le bon choix en recrutant Boucherit» La sortie médiatique de Boumella, qui avait affiché son mécontentement en déclarant que le mercato hivernal avait été totalement raté par le Mouloudia, Bouali s'est défendu, en disant : «Nous avons fait le bon choix en s'attachant les services de Boucherit qui s'est fondu rapidement dans le groupe. Il a apporté son vécu et son expérience à l'équipe.» «Au mercato, nous avons tenté de recruter Belaili, en vain» Pour la première fois depuis sa venue au club, Fouad Bouali a évoqué le dossier Belaïli qui faisait partie de ses projets. Une priorité pour le coach mouloudéen qui n'a pas abouti : «Nous avons jeté notre dévolu sur Belaili qui était l'une de nos priorités, mais cela n'a pas abouti.» «Il faut assumer ses choix au recrutement, avec des salaires élevés ou bas» Face aux critiques qui fusent de toute part à propos de la masse salariale des joueurs, Bouali a été très clair en mettant sa direction devant ses responsabilités : «Vous savez, il faut assumer lorsqu'on recrute des joueurs, avec des salaires élevés ou bas.» «Notre priorité, battre le MCO pour retrouver le podium» Lassé qu'on évoque en boucle cette défaite contre Aïn Fakroun, Bouali dira : «Ecoutez, Ain Fakroun fait partie du passé. Maintenant, nous sommes focalisés sur ce match contre le MCO. Notre priorité est de gagner ce match pour retrouver le podium. Ensuite, on pourra se battre pour essayer de réduire l'écart qui nous sépare de l'USMA et de l'ESS.» «Le stade de Hadjout est homologué comme d'autres enceintes aux vestiaires catastrophiques» Concernant la polémique qui enfle sur le stade de Hadjout qui sera bientôt le théâtre des quarts de finale de la Coupe d'Algérie entre l'équipe locale et le Doyen, Bouali, avec beaucoup de dérision et de subtilité, a relancé le débat : «Cela ne me gène pas de jouer à Hadjout. Je ne connais pas ce stade. Je sais seulement qu'il est homologué comme d'autres enceintes du pays qui disposent de vestiaires catastrophiques où les joueurs ne peuvent même pas prendre une douche convenablement.» «On doit se battre à chaque fois pour obtenir des créneaux à gauche et à droite» Evoquant le refus de l'USMA d'accorder un créneau d'entraînement à Omar-Hamadi au Vieux club algérois, Bouali sans vouloir polémiquer, qui trouve sa source dans cette rivalité entre les deux frères ennemis, ajoutera : «On s'est entraînés toute la semaine au 5-Juillet. Le terrain était praticable, ce qui nous a permis de travailler bien. Mais sachez qu'on doit à chaque fois se battre pour obtenir des créneaux à gauche et droite.» Bouali aura fait le tour de la question avec cette franchise qui le caractérise. ---------------------------- Il a fait feu de tout bois sans donner les solutions Lors de son intervention sur les ondes de la radio Chaîne III, Fouad Bouali n'a pas hésité à fustiger les médias l'accusant de verser trop dans le sensationnel à des buts purement commerciaux. Certes, c'était chevaleresque de la part de Bouali de défendre ses joueurs en prenant position en leur faveur, mais il fallait aussi faire son mea-culpa. Bouali qu'on le veuille ou pas n'est pas exempt de tout reproche. On sait que lorsque l'équipe perd, c'est l'entraîneur qui doit en assumer les pleines responsabilités. Sans langue de bois, Bouali s'est attaqué à tout mais en se démarquant de tous les évènements qui ont marqué le club ces derniers mois. Que ce soit le recrutement, les mauvais résultats et les choix prônés, tout cela incombe au coach qui doit aussi prendre sur lui. Il faut reconnaître que lorsqu'on écoute attentivement l'intervention de Bouali, on se demande où est exactement sa part de responsabilité. Les supporters du Mouloudia aimeraient connaître aussi où se situe exactement le problème et qu'elles sont les solutions qu'il faudrait adopter pour aller de l'avant et régler tous les soucis qui ralentissent le club dans sa bonne marche. Léger remaniement dans le onze rentrant La prestation livrée par son équipe face au CRBAF a déplu à Fouad Bouali qui, tout en déplorant les incidents ayant émaillé cette rencontre, a reconnu que son équipe n'a rien fait pour gagner. Afin de donner un nouveau souffle à son équipe en prévision de ce match face au MCO, Bouali, qui ne veut pas chambouler son équipe, tient à apporter un léger remaniement dans sa composante, en tenant compte des données de cette confrontation, car la bande à Benchadli évolue d'une bonne manière en dehors de ses bases. Comme cette confrontation se déroule à huis clos, cette situation évitera aux visiteurs de subir la pression de la galerie du MCA. Bouali a donc tenu compte de ces paramètres et de la forme affichée par les joueurs, que ce soit face au CRBAF ou durant cette semaine, pour élaborer la stratégie de jeu adéquate pour battre les Hamraoua.