El Hadi Hamdouche : «Bizarre que ces manœuvres commencent maintenant !» Kabri : «Laïb n'aurait pas dû partir» Un éternel recommencement ! Les joueurs de l'USMH sont de nouveau en grève depuis mardi. Las d'attendre vainement d'être payés, les coéquipiers de Doukha ont entrepris une nouvelle fois un débrayage, avant-hier, dans l'espoir de mettre la pression sur la direction actuelle. Djaâfar Bouslimani, qui a succédé à Mohamed Laïb à la tête de l'USMH, s'est dépêché, hier, au stade Lavigerie dans l'espoir de convaincre les joueurs de mettre fin à la grève, en vain. Ces derniers ont fait savoir qu'ils continueraient jusqu'à ce que leur situation financière soit assénée. Faute d'arguments convaincants, le nouveau président espérait une action des joueurs, tout en leur exposant la situation du moment, croyant pouvoir obtenir un sursis, mais il fallait compter sans leur détermination d'aller au bout de leur mouvement.
La présence de Mana n'a pas influencé Djaâfar Bouslimani n'est pas allé seul s'adresser aux joueurs. Il a été accompagné de Mani qui jouit quand même d'une certaine crédibilité à El Harrach. Mais, même en sa presence, ce dernier n'a pu réussir à persuader les joueurs de renoncer au débrayage. Ils étaient, en effet, décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à ce que des actions concrètes soient prises par la direction.
Bouslimani accuse Laïb Djaâfar Bouslimani est resté près d'une heure et demie à leur expliquer la situation, en leur disant qu'il n'était pas encore légalement élu president. C'est la raison pour laquelle il n'était jamais venu à leur rencontre auparavant. En outre, il leur a montré son projet ambitieux, tout en accusant Mohamed Laïb de manœuvrer dans les coulisses pour l'empêcher que la transition se fasse dans la sérénité. Bouslimani a dit clairement que c'est Laïb qui tire les ficelles de ce mouvement d'opposition.
Menace de démission et soutien de partisans Dans l'après-midi, une autre rumeur faisant état de la démission de Djaâfar Bouslimani s'est propagée telle une traînée de poudre à El Harrach. Dès les premiers échos, ses partisans se sont dépêchés qui pour le soutenir, qui pour le prier de poursuivre sa mission et ne pas céder à la pression de l'opposition, de plus en plus pesante depuis quelques jours.
Il demande un délai d'un mois Il faudrait reconnaître à Djaâfar Bouslimani une chose : son honnêteté. Le successeur de Mohamed Laïb a joué carte sur table, annonçant sèchement aux joueurs que l'USMH se bat dans une crise financière sans précédent et qu'il n'avait pas, au jour d'aujourd'hui, l'argent pour les payer. Il leur a, néanmoins, demandé un délai d'un mois, soit jusqu'à la fin mars, avec la promesse de les régler jusqu'au dernier centime. On continue donc à faire à la Laïb avec Bouslimani, l'ancien président ayant à maintes fois promis aux joueurs de les payer le mois d'après, avant de remettre ça au mois suivant, et ainsi les avait-il berné depuis le début de la saison. Car, autant le dire, l'USMH n'est pas à son premier mouvement de grève de la saison. ----------- El Hadi Hamdouche : «Bizarre que ces manœuvres commencent maintenant !» El Hadi Hamdouche affiche clairement son soutien à Djaâfar Bouslimani. Il accuse, en outre, Mohamed Laïb, sans le nommer, directement d'être à l'origine de ces protestations. «C'est bizarre que ces manœuvres commencent maintenant ! En plus de la grève des joueurs, il y a une farouche opposition d'un groupe. Il n'y rien d'innocent ni de spontané dans ce qui se passe actuellement. Ça sent la manipulation».
«Je ne vois pas en quoi la sincérité de Bouslimani dérange» Par ailleurs, El Hadi Hamdouche a affiché clairement son soutien à Djaâfar Bouslimani. «Je suis à fond avec lui. Je rejette personnellement sa démission. Je ne vois pas en quoi sa sincérité pourrait déranger. Lui au moins n'a pas fuit ses responsabilités. Les joueurs ont apparemment oublié comment Laïb les bernait. Il ne leur a jamais accordé la moindre considération». ------------ Kabri : «Laïb n'aurait pas dû partir» L'ancien président, Ahmed Kabri, décortique l'actualité qui prévaut à l'USMH en ce moment. Contrairement aux autres, il ne soutient pas le départ de Mohamed Laïb. Pour lui, le moment n'est pas choisi. Bonjour M. Kabri, comment allez-vous ? Je vais bien merci. Je reste connecté à ce qui se passe dans le football en général et à l'USMH en particulier. Quel commentaire faites-vous de la situation qui prévaut actuellement à l'USMH ? Je ne vous cache pas que je suis très triste d'apprendre tout ce qui se dit. Après, est-ce que ça me surprend ? Pas du tout, dès lors que je m'attendais à ce qu'on en arrive là dès mon départ en 2002, car nous avons dévié de la politique du club. Qu'en est-il de la grève des joueurs ? C'est vraiment triste d'en arriver là. C'est inadmissible qu'on ait recours à la grève. Je crois que c'est l'absence de communication qui en est la cause. S'il y avait un peu de confiance entre les deux parties, on n'en serait pas arrivés là. L'USMH est pris en otage par des conflits d'intérêts. C'est dommage ! L'USMH est-elle en danger ? Sans aucun doute. Vu la situation actuelle, j'en ai peur, oui. L'équipe n'a pas encore assuré son maintien. Cette instabilité risque de plomber la fin de saison du club. Je crains le pire ! Soutenez-vous le départ de Mohamed Laïb de la présidence du club ? Pas du tout. On a commis une grave erreur en acceptant le départ de Laïb en ce moment. Je ne suis pas tout le temps de son avis, mais je continue à croire qu'il aurait dû attendre la fin de la saison pour enclencher le processus de transition dans la sérénité. En décidant de s'en aller maintenant, il risque de porter un grave préjudice au club. ---------- La séance d'hier annulée Les joueurs n'ont pas fléchi. La venue de Djaâfar Bouslimani avec pleine de bonne foi ne les a pas fait renoncés à leur mouvement de grève, qui s'est poursuivi pour le deuxième jour de suite. La séance d'hier, prévue en fin de matinée, a été donc annulée, au grand dam de Bouslimani qui espérait convaincre les joueurs de reprendre les entraînements.
Possible reprise aujourd'hui Après Bouslimani, une autre réunion a eu lieu avec un comité de supporters. Les joueurs ont cette fois-ci mis de l'eau dans leur vin, manifestant leur disponibilité à reprendre l'entraînement, juste par respect et gratitude envers le public. Mais à l'heure où nous mettons sous presse, cela reste une promesse. Vérification aujourd'hui !
Les joueurs n'ont pas épargné Bouslimani Malgré un speech d'une heure et demie, il semblerait que Djaâfar Bouslimani n'a pas réussi à gagner la sympathie des joueurs. Ceux ci l'ont sérieusement égratigné lors de leur explication avec les supporters. Il lui reproche de ne s'être jamais manifesté avant. Pour eux, il ne fait que jouer aux pompiers pour éteindre le feu.
Le prétexte de la démission pour échapper aux supporters ! L'information faisant état du déplacement de Djaâfar Bouslimani au stade a provoqué un vrai attroupement. Des dizaines de supporters se sont déplacés au stade pour exiger de lui des explications sur la situation chaotique. A la grande surprise générale, Bouslimani leur a fait savoir qu'il était démissionnaire et qu'il s'est retrouvé dans l'obligation de venir parler aux joueurs en l'absence d'un autre interlocuteur. On peut comprendre par l'annonce de démission de Bouslimani une parade pour échapper à la furie des supporters, dont les plus irréductibles étaient prêts à en découdre. On parle d'une prime de 12 millions en cas de victoire L'on ne sait pas si c'est une promesse ou une rumeur, mais il est fait état d'une éventuelle prime de 12 millions de centimes en cas de victoire face au MCO, ce samedi. Ceci n'a pas manqué de surprendre les supporters, étant donné que quelques minutes avant, Bouslimani s'est plaint de ne pas avoir de quoi payer les joueurs. Contradictoire. Djilali Dahmani se dit prêt à investir L'opposition est décidée à se payer la tête de Bouslimani. Hier, un groupe dit de l'opposition s'est déplacé chez Djilali Dahmani dans le but de le convaincre de venir prendre la présidence du club. Encore une fois, l'homme a fait savoir qu'il était prêt à venir, sans pour autant qu'il adjoigne des actions à sa parole. Charef évite Mana L'autre fait saillant de cette journée de mercredi est la froideur qui a caractérisé les retrouvailles entre Boualem Charef et Abdelkader Mana. L'entraîneur, qui était présent au stade, a à peine serré la main au porte-parole de la SSPA/USMH, signe avant coureur d'une crise relationnelle entre l'entraîneur et la direction. Charef a évité carrément de parler aux dirigeants, se tenant à l'écart tout au long de l'intervention de Bouslimani.
Le coach provoque une mini-réunion avec ses joueurs Resté dehors lors du speech de Bouslimani, Boualem Charef est entré dans le vestiaire après le départ de celui-ci et a provoqué une mini-réunion avec les joueurs, en leur demandant d'aller s'adresser aux supporters pour leur expliquer la situation.