«D'ici 3 ans, Bentaleb deviendra l'un des meilleurs milieux de terrain en Europe» Le Buteur était le seul média à attendre Hassan Yebda à son arrivée avant-hier, tard dans la soirée à l'aéroport d'Alger. Ereinté par le voyage et le match qu'il a joué en début d'après-midi, le joueur a tout de même accepté de nous accorder une quinzaine de minutes pour répondre à nos questions. Le joueur est revenu avec nous sur plusieurs sujets. De son transfert surprenant à l'Udinese à l'arrivée nouvelle en sélection de Nabil Bentaleb, Hassan n'a éludé aucune question. Entretien : Pas trop fatiguant, le voyage ? Si, quand même. N'oubliez pas que j'ai joué tout à l'heure 90' avec mon club, et voyager la nuit c'est toujours fatiguant. Mais El Hamdoulilah, le voyage s'est bien déroulé. J'irai me reposer à Sidi Moussa. L'Udinese a été sévèrement battu tout à l'heure par Cagliari (3-0). Un commentaire sur cette défaite ? Malgré l'ampleur du score, je pense que nous avons bien joué quand même. Malheureusement, on a perdu au final, mais je pense qu'il ne faut pas s'alarmer pour autant. C'est vrai que l'Udinese cette saison n'est pas au mieux, mais je crois qu'on est un peu loin de la zone rouge. On ne doit pas paniquer. Il faut juste rester solidaire et on s'en sortira sans problème. Sur le plan personnel, vous avez pris part à l'intégralité de la partie. Comment vous vous êtes senti ? Je me suis bien senti, notamment sur le plan physique, ou j'ai pu terminer le match sans souci. Le fait d'accumuler ainsi du temps de jeu, me permet d'être au niveau. Votre transfert à l'Udinese a surpris plus d'un. Personne ne s'attendait à ce que vous quittiez Granada. Racontez-nous un peu comment les choses se sont passées ? Comme vous le savez, les clubs de Granada CF et l'Udinese appartiennent à un même propriétaire. Le président est venu me voir et m'a expliqué qu'on avait besoin de moi à l'Udinese. On a discuté un peu et j'ai dit oui tout de suite. L'occasion me paraissait assez intéressante et je l'ai accepté. Ça s'est fait rapidement, je le reconnais. Vous étiez un peu nostalgique de la Serie A, vous qui aviez fait un passage très réussie il y a quelques années du côté de Naples... Exactement. J'ai toujours dit que le championnat d'Italie était intéressant pour moi et que je m'y plaisais bien. J'ai déjà évolué dans ce championnat avec Naples et j'en garde jusqu'à aujourd'hui d'excellents souvenirs. Comment s'est effectuée votre adaptation au sein de votre nouveau club ? Tout s'est bien passé pour moi ici. J'avais déjà mes repères en Serie A, et, du coup, ce n'était pas vraiment une nouveauté pour moi. Après, c'est clair que j'ai dû m'adapter à mon club, mais dans l'ensemble, je me sens dans mon élément, ici. Ce mercato hivernal fut très actif pour pas mal de joueurs algériens. Les menaces du sélectionneur national ont eu leur effet apparemment. Un commentaire ? Je trouve que c'est une bonne chose. Cela va permettre aux joueurs qui étaient en manque de temps de jeu avec leurs anciens clubs, de rejouer plus régulièrement à présent et prétendre ainsi prendre part à la prochaine Coupe du monde. Ça se voit aussi que les joueurs passent l'intérêt de la sélection avant tout. Désormais, le sélectionneur national aura l'embarra du choix pour établir sa liste et cela est très bénéfique pour la sélection. Vous concernant, vous espérez jouer davantage à l'Udinese ? Vous savez, déjà à Granada, je jouais assez régulièrement. Je ne sais pas pourquoi, mais en Algérie, on trouvait que je ne jouais pas beaucoup dans mon ancien club, et cela me surprend un peu. Je n'ai pas changé de club car je ne jouais pas avant, mais c'est pour d'autres considérations surtout. On peut dire que la Serie A correspond le mieux à Hassan ? Je ne sais pas si je peux dire oui ou non, mais il est clair que je me retrouve bien dans le championnat italien. C'est un style de jeu assez différent de la Liga. Passons à présent au volet de l'Equipe nationale. Vous êtes là pour entamer un stage de préparation, qui sera ponctué par un match amical face à la Slovénie. Déjà, comment voyez-vous ce match ? C'est surtout un match de préparation, qui nous permettra de nous situer un peu à quelques mois du Mondial. Ça sera un bon test pour nous. On a deux jours pour bien le préparer. Il faut qu'on prenne ce match très au sérieux, car on n'aura pas beaucoup de temps après pour se revoir. Vous avez déjà affronté cette équipe slovène lors du premier match du Mondial sud-africain. Ce jour-là, l'Algérie avait concédé une défaite assez amère. L'heure de la revanche a sonné pour les Verts, non ? C'est vrai que cette équipe nous a battus en 2010, mais je pense que les deux sélections ont fait du chemin depuis. On ne peut pas parler de revanche sachant que le match de mercredi sera un test amical, rien de plus. On essayera bien entendu de gagner pour maintenir le moral au beau fixe et voir l'avenir dans de meilleures conditions. Donc, selon vous, la victoire sera importante ce mercredi ? Oui, dans le sens où elle va nous apporter plus de confiance surtout. C'est toujours bien de remporter des matchs, qu'ils soient officiels ou amicaux. Après ce match, l'Algérie aura à affronter l'Arménie et la Roumanie, respectivement les 31 mai et 4 juin. Pensez-vous que c'est suffisant pour l'EN de ne disputer que ces deux matchs durant cette période de préparation ? Oui, je pense que c'est suffisant. Le coach sait très bien ce qu'il fait, et nous les joueurs, on est là pour appliquer les consignes. Et le choix de ces adversaires. Ça vous parait assez logique ? Je ne sais pas. Je ne suis pas trop habilité à répondre à cette question. Le plus important c'est de se concentrer sur nous-mêmes surtout. Ce stage verra l'arrivée de deux nouveaux joueurs, en l'occurrence, Nabil Bentaleb et Zinedine Ferhat... Oui, je le sais. Evidemment, je leur souhaite la bienvenue parmi nous et on tâchera de faciliter leur intégration. Les connaissez-vous ? Oui, notamment Bentaleb, que je connais assez bien. C'est un très bon joueur et sa venue en sélection demeure une excellente chose. Je pense sincèrement qu'il sera l'un des meilleurs milieux de terrain en Europe d'ici trois ans. Vous le connaissez personnellement ? Oui, on se connait assez bien. J'ai eu l'occasion de lui parler et ça me fait plaisir de le voir parmi nous pour ce stage. Vous l'avez sans doute motivé pour qu'il choisisse l'Algérie... Vous savez, il n'avait pas besoin que je le motive. Ce genre de décision, ça lui revient uniquement à lui. C'est un choix à faire et il faut qu'il soit du cœur. En tous les cas, je suis très heureux qu'il ait opté pour l'Algérie. La sélection aura beaucoup besoin de lui. Il joue pratiquement dans le même poste que vous. La concurrence va être de plus en plus rude, n'est-ce pas ? La concurrence a toujours été rude en sélection et cela depuis plusieurs années maintenant. Nabil joue au milieu de terrain et pas uniquement au poste de Yebda. On est un groupe de joueurs qui évoluent dans cette ligne et le plus important est d'apporter un plus à la sélection, peu importe qui jouera. La sélection actuelle est composée d'un mélange entre jeunesse et expérience. Un bon mélange, selon vous ? Oui, bien entendu. C'est une bonne chose d'avoir un groupe pareil. En tant que cadres, vous aurez, vous, plus de responsabilités, non ? Pas forcément. Tout le monde aura des responsabilités et des tâches à accomplir. En tant que cadres, nous aurons surtout à encadrer les jeunes et les aider à franchir les étapes. Le plus important est que nous soyons tous solidaires sur un terrain. Les Algériens rêvent de voir leur sélection se qualifier pour le 2e tour de ce Mondial brésilien. Pensez-vous que cela est possible ? Ce qui est sûr, c'est qu'on va tout faire pour atteindre cet objectif. Personnellement, je ne peux rien promettre aux Algériens, car on est quand même dans un groupe qui comprend des adversaires de gros calibre. Les favoris pour la qualification sont la Belgique et la Russie, mais on tâchera de tirer notre épingle du jeu. On a nos chances alors ? Evidemment. Si ce n'est pas le cas, vaux mieux qu'on reste à la maison alors et ne pas effectuer ce long voyage au Brésil. On doit tout donner et on verra ce qu'on récoltera à la fin. ---------------------------------------- Il est arrivé avant-hier à 23h45 Hassan Yebda était le dernier joueur professionnel à arriver à Alger dimanche. En effet, le sociétaire de l'Udinese, qui avait disputé un match de championnat avec sa formation en début d'après-midi, a débarqué à l'aéroport Houari-Boumediene aux alentours de 23h45, en provenance de Rome. Quelques minutes après son arrivée, Hassan a été emmené par un membre de la FAF au centre technique de Sidi Moussa, où il a rejoint ses camarades.