La Russie séduisante offensivement, mais fragile défensivement Auteur du premier but de la Russie face à l'Arménie, Aleksandr Kokorin est considéré, depuis trois ans, comme l'un des grands espoirs du football russe. Même si son poste de prédilection est ailier gauche, il se distingue par son sens du but. Mercredi, contre l'Arménie, il a été auteur du premier but de son équipe. Satisfait de la victoire ou bien de la manière ? Des deux. Nous avons bien joué et nous avons gagné. Cela dit, il ne s'agit que d'un match de préparation. Il y a encore du travail à faire afin de bien préparer la Coupe du monde. Vous avez inscrit un but au terme d'une belle action collective. Un commentaire ? L'action était bien construite et le but que j'ai inscrit est le fruit d'un travail collectif. Donc, le mérite revient à tous, pas à moi en particulier. Quelles sont vos ambitions pour la Coupe du monde ? Passer le premier tour et, pourquoi pas, aller très loin. Dans le haut niveau, il faut avoir de l'ambition. Connaissez-vous les adversaires de la Russie au Mondial, entre autres l'Algérie et la Belgique ? La Belgique est actuellement une très bonne équipe. Nous la respectons. Est-ce une manière de dire que la sélection d'Algérie n'est pas bonne ? Non, je n'ai pas dit ça (rire). La Belgique est actuellement une référence en Europe, mais l'Algérie n'est pas mal non plus. Franchement, je ne l'ai pas vu jouer, mais le fait qu'elle soit au Mondial est la preuve qu'elle a le niveau. ---------------------------------------------- La Russie séduisante offensivement, mais fragile défensivement Fabio Capello a affiché sa satisfaction après la victoire réalisée par la Russie aux dépens de l'Arménie. On ne sait pas si c'est le résultat qui le satisfait le plus ou bien le constat que les réglages qu'il a voulu travailler ont fonctionné. Ce qui est sûr, c'est que la prestation d'ensemble de la sélection russe n'a pas enthousiasmé tout le monde en Russie. Denissov et Dzagoev, des titulaires ménagés Ce qui a frustré le plus le public et les médias est le fait que l'équipe-type ne s'est pas encore complètement dégagée. Déjà, le capitaine habituel, Igor Denissov, était sur le banc durant la première mi-temps. C'était déjà un signe que le coach faisait quelques essais car il est impensable, comme il l'a lui-même affirmé après le match, que Denissov ne soit pas dans son onze idéal. Par ailleurs, l'attaquant Alan Dzagoev, l'un des chouchous du public russe pour avoir été l'un des rares Russes à avoir surnagé lors de l'Euro-2012, a commencé lui aussi sur le banc des remplaçants. Cela montre bien que le match de mercredi était loin d'être celui d'une mise en route d'un onze-type. Capello a effectué une revue d'effectif plutôt que des réglages Les choses se sont embrouillées davantage durant la seconde période, où Capello a procédé à quatre changements d'un seul coup au retour des vestiaires. Cela a quelque peu déstabilisé la machine collective qui avait imposé son jeu durant la première période. C'était clair : le match a été utilisé par le sélectionneur de la Russie pour effectuer une large revue d'effectif et c'est ce qui explique les quelques approximations de la seconde période. C'est pour cela, entre autres, qu'il s'est dit satisfait de ce qu'il avait voulu vérifier à l'occasion de ce match. Des attaquants de débordement, mobiles, habiles à une touche de balle L'atout principal de la sélection russe actuelle est incontestablement son secteur offensif. Zhirkov, Kokorin, Samedov, Dzagoev et autres Shirokov, c'est quelque chose. En plus de leur habilité technique balle au pied, ils sont toujours mobiles et savent se trouver à une touche de balle, comme le démontre leur première réalisation, véritable but d'école : le ballon est allé d'un pied à l'autre entre cinq joueurs avant que Kokorin ne conclue l'action d'une pichenette. Face à une défense arménienne qui souffre de l'absence de latéraux de haut niveau, les Russes se sont amusés. D'ailleurs, ils passent souvent par les ailes. Des défenseurs lourds et lents, surtout sur les côtés La principale lacune des Russes est la lourdeur de ses défenseurs, lents dans le repli après la perte du ballon. Les rapides attaquants arméniens (surtout Yura Movsisyan) ont réussi à déborder à plusieurs fois, mais ils ont péché dans la passe décisive. Face à des contre-attaques rapides et à des ailiers de débordement incisifs, ils sont à la peine. Cela s'est vérifié à plusieurs reprises mercredi soir à Krasnodar. Eshchenko, essayé sur le flanc droit, a souffert. Kozlov, le titulaire habituel, a été légèrement meilleur que lui en seconde période, mais sans plus. Le latéral gauche, Kombarov, est comme Nadir Belhadj ou Faouzi Ghoulam : très porté vers l'attaque, il a besoin d'être couvert lors de ses montées. Même la charnière centrale n'est pas une assurance tous risques, notamment Vassily Berezutskiy qui est meilleur comme milieu récupérateur que comme défenseur axial. La Norvège et le Maroc, de vrais révélateurs Comme l'a si bien dit Capello mardi, c'est lors de la phase précompétitive, qui débutera le 16 mai, que le vrai travail de mise en place tactique débutera, notamment en affrontant trois adversaires dont les styles de jeu se rapprochent de ceux de la Belgique, de la Corée du Sud et de l'Algérie, notamment la Norvège et le Maroc. D'ici-là, le coach italien continuera à entretenir le secret. ---------------------------------------------- Le jeu du Maroc a été jugé le plus proche de celui de l'Algérie Alors qu'il était prévu que la Russie affronte la Tunisie le 5 juin à Moscou en préparation pour le Mondial, il y a eu changement de sparring-partner. En effet, ce sera finalement le Maroc qui donnera la réplique aux Russes et ce sera le 6 juin dans la capitale russe, la veille du départ vers le Brésil. Ce choix s'explique, selon l'entourage de la sélection russe, par le fait que Capello a jugé le jeu de sélection marocaine plus proche de celui de l'Algérie. C'est plutôt logique puisque la sélection tunisienne est constituée en majorité de joueurs locaux alors que celle du Maroc, exactement comme c'est le cas pour les Verts, a une ossature constituée de joueurs formés et évoluant en Europe.