Ziani, Meghni, Yahia, Bougherra et Saïfi ont connu pire que Le Caire On l'aura compris, les Egyptiens misent beaucoup sur la guerre des mots pour impressionner les joueurs algériens. C'est une vieille recette dont les médias du pays des Pharaons ont usé à satiété dans les années passées et qu'ils ont remise au goût du jour suivant l'adage qui dit que c'est dans les vieilles marmites qu'on prépare les meilleures soupes. Le principe est simple : il faut intimider verbalement les joueurs algériens en leur promettant une atmosphère infernale le jour du match. Bien sûr, le point nodal de toute cette campagne est de laisser croire qu'on ne défie pas impunément la sélection égyptienne dans son antre du Caïro-Stadium. En fait, il y a deux vérités que les Egyptiens ne veulent pas ou feignent de ne pas comprendre : primo, le Caïro-Stadium ne fait plus peur (comme nous l'avons bien expliqué dans notre édition d'hier) ; secundo, les joueurs actuels composant l'équipe nationale ne sont pas du genre à se laisser impressionner par ce même Caïro-Stadium. La pression, ça les connaît chaque semaine Que les joueurs pros de la sélection évoluent ou ont évolué en Europe fait qu'ils savent pertinemment ce qu'est la pression. Dans les grands championnats, il y a la pression autour de chaque match, chaque semaine, même lors des rencontres amicales. L'obligation de résultat n'est pas sélective suivant les matches. Elle est perpétuelle, quelles que soient les conditions. Vouloir gagner est la règle systématique car c'est la raison d'être de tout joueur professionnel. Certes, le match Egypte-Algérie, de par l'importance de son enjeu – une qualification pour la Coupe du monde, ce n'est quand même pas rien –, sera particulier et la pression sera terrible, mais les joueurs algériens sont loin d'être des novices en matière de compétitions de haut niveau. Ils ont connu le froid et les chaleurs, le folklore et la rigueur Si les conditions du match au stade du Caire seront particulières, elles ne sont pas du tout susceptibles d'impressionner nos capés, eux qui ont roulé leur bosse dans différents stades d' Europe et par tous les temps. Pour la plupart, ils ont déjà évolué sous tous les climats possibles et imaginables, de la chaleur suffocante au froid sibérien des hivers européens ; ils ont connu le folklore des stades africains et la rigueur des enceintes européennes ; ils ont connu les affres de la lutte pour le maintien, la tension des courses vers l'accession, les grandes sensations des matches pour le titre, les rigueurs des compétitions européennes… Bref, ils ont connu les pressions sous toutes leurs formes. Celle qu'on leur promet au Caire ne sera certainement pas pire. Ziani, Meghni, Yahia, Bougherra et Saïfi ont connu pire que Le Caire Le Caïro-Stadium, un épouvantail ? Peut-être bien pour des joueurs inexpérimentés ou n'étant pas habitués aux grandes enceintes. Or, les joueurs algériens, que ce soit les professionnels ou les locaux, ont l'habitude de jouer dans des stades grands et archicombles. Si Lemmouchia, Babouche, Zaoui et les gardiens de but sont rompus aux matches choc au stade du 5-Juillet ou dans le stade de Sétif, les pros évoluant ou ayant évolué en Europe ne connaissent que cela. Ce n'est pas un Ziani qui a passé deux ans au bouillonnant Vélodrome de Marseille, avec deux chauds clasicos contre le Paris Saint-Germain au Parc-des-Princes au passage et deux participations à des matches de Ligue des champions contre Liverpool à Anfield Road et une autre avec son nouveau club, Wolfsburg, contre Manchester United à Old Trafford (76 212 places), qu'on effrayera avec le Caïro-Stadium, ni un Meghni ou un Ghezzal, habitués des chaudrons italiens, encore moins un Belhadj, qui joue dans des stades grands et remplis en Premier League, ou un Yebda, qui a connu les accueils particuliers qu'on réserve au Benfica partout où il a joué au Portugal, sans compter les Yahia, Matmour et Bougherra, habitués aux ambiances folles des stades anglo-saxons, ou Saïfi, à qui rien ne fait plus peur en Europe ou en Afrique. Conclusion : pour impressionner les Verts actuels, levez-vous aux aurores messieurs des médias égyptiens ! F. A. S.