Nous avons des joueurs au tempérament de tueurs Les supporteurs algériens retiennent leur souffle à mesure que les jours passent. On se réveille chaque matin en souhaitant ne pas apprendre de mauvaise nouvelle émanant de nos vaillants internationaux. Si Bougherra et Meghni ont mal à la jambe, c'est toute l'Algérie qui souffre avec eux. La santé des Verts est devenue l'affaire de tous les Algériens qui n'arrêtent pas de prier pour que le genou de Bougherra ne nous lâche pas avant le 14 novembre. Les supporteurs se surprennent à vivre totalement pour l'équipe nationale, en totale communion. La passion a atteint son paroxysme et l'on vit tous au rythme des pulsations des Verts. Plus aucune équipe ne nous fait peur ! Les 23 ans passés sans voir le drapeau algérien flotter parmi les qualifiés en Coupe du monde ont fini par nous plonger dans une profonde déception. A tel point que plus personne ne croyait au retour des Verts parmi les grands. Mais, depuis le match de l'an dernier contre le Sénégal, l'honneur semble être retrouvé pour les années à venir. Et plus, personne ne veut revivre les désillusions des années de plomb. L'Algérie est de retour et plus aucune équipe au monde ne nous fait peur. On y croit tous à fond, femmes, hommes et enfants de tous les âges. Pourquoi donc autant d'optimisme ? En voilà les raisons. Nous avons des joueurs au tempérament de tueurs Le principal atout de notre équipe nationale, c'est son caractère. Les joueurs de l'EN ont pratiquement tous un tempérament de tueurs. Chacun dans son club a une petite histoire à raconter, pour ne pas dire des histoires qu'on peut colporter. Ziani est un bagarreur né, Djebbour ne joue plus avec son club parce qu'il ne se laisse jamais faire, Yahia ne se gêne jamais de faire savoir ce qu'il pense à ses adversaires (Hervé Renard peut en témoigner), Halliche est dans le même sillage et Bougherra est le guerrier que tout le monde connaît. Sans parler des autres joueurs, qui ont tous prouvé qu'ils savent «casser» la marche arrière lorsqu'il s'agit de défendre l'honneur du pays. Nous sommes premiers avec trois points d'avance sur l'Egypte Lorsqu'on rappelle à certains supporteurs que nous sommes premiers, avec trois points d'avance sur l'Egypte, ils ont tendance à nous répondre qu'il suffira aux Egyptiens d'une «simple» victoire de… 3-0 pour se qualifier. Comme si ce résultat était à leur portée, oubliant que les Verts possèdent la meilleure défense du groupe avec seulement deux petits buts encaissés. Comme nous avons l'attaque la plus prolifique avec 9 buts marqués, dont deux fois 3-1. Contrairement aux Egyptiens qui auraient facilement pu perdre contre la Zambie et le Rwanda chez eux, comme ils ont perdu à Blida. Les Egyptiens sont terrifiés en pensant à ce 3-0 Si certains Algériens ont du mal à dormir en pensant à la pression du Caire, ils doivent savoir que les Pharaons, de leur côté, sont complètement terrifiés à l'idée d'affronter cette montagne que constitue la défense algérienne. Ils savent bien qu'ils doivent marquer, non pas un ni deux, mais trois buts entiers pour espérer se qualifier. Trois buts cinglants, sans que Matmour, Ziani, Saïfi, Ghezzal, Meghni et les autres ne parviennent à leur en inscrire un ou deux, à leur tour. Ce qui relève plus du miracle lorsqu'on connaît la ferveur et la rage qui animent Ziani et ses camarades si près du puits. Comment ne pas y croire alors que les Verts ne doutent plus de rien ! Kouici : «Nous avons des joueurs qui ne s'énervent pas» Il y a aussi un énorme avantage dans cette EN algérienne. Celui de voir les joueurs garder leur calme et ne plus s'énerver comme avant. La meilleure preuve nous est venue des deux buts que l'arbitre leur avait refusés contre le Rwanda, sans que Yahia et consorts n'en soient déstabilisés pour autant. Mustapha Kouici a été le premier à attirer l'attention sur ce changement du mental des Verts : «Contre le Rwanda, nos joueurs n'ont pas perdu les pédales même après les erreurs flagrantes des arbitres. A leur place, notre génération aurait eu un tout autre comportement. On se serait sans doute emportés et on aurait perdu perdu notre sang-froid. C'est pour cela que je n'ai pas peur pour cette EN. Nous avons les joueurs qu'il faut pour se mettre au-dessus de la pression qui règnera en Egypte», a-t-il clamé. Aucun joueur n'écoute les bêtises des médias égyptiens Durant les années passées, tous les joueurs de l'EN étaient à l'affût de la moindre déclaration rapportée par les journaux égyptiens. L'on nous promettait l'enfer et on les croyait sottement, naïvement. Aujourd'hui, tout a changé malgré l'abondance des médias. Cela pour la simple raison que nos joueurs ne sont pas du tout branchés sur les mêmes fréquences que leur peuple. Il n'y a que les supporteurs qui semblent s'intéresser aux bêtises des médias égyptiens. Car les Ziani, Ghezzal, Yahia et les autres sont à mille lieux des gesticulations des Egyptiens. Ils se concentrent de manière très professionnelle sur les affaires de leurs clubs respectifs, en attendant que leur heure arrive, afin qu'ils disent ce qu'ils ont sur le cœur. Mais sur le terrain ! Shehata n'en dort plus depuis le 3-1 de Blida Voilà donc pourquoi nous ne devons pas avoir peur de cette équipe d'Egypte, dont l'entraîneur sait mieux que quiconque à qui il aura affaire dans quelques jours. Oui, Shehata est parfaitement conscient de la hauteur de la montagne à escalader pour arriver en Afrique du Sud. Il est tellement conscient qu'il n'en dort plus depuis que Saâdane et ses joueurs l'ont fait tomber à Blida de son trône de double champion d'Afrique. L'Algérie a plus de points que le Ghana qui est déjà qualifié ! Comment marquer trois buts à la deuxième meilleure défense (2 buts contre) de tous les groupes après le Ghana (1 but contre) ? Comment ne pas encaisser de buts face à la deuxième meilleure attaque de ces éliminatoires (9 réalisations) après la Côte d'Ivoire (16 buts) ? Shehata sait tout cela et bien plus encore, même s'il ne tient pas à le laisser paraître dans ses propos. Il sait surtout que l'Algérie possède 13 points, autant que la Côte d'Ivoire déjà qualifiée et plus que le Ghana qui a également les deux pieds en Afrique du Sud. Voilà pourquoi nous n'avons pas peur de cette équipe d'Egypte dont la pression qui pèse sur ses épaules sera sans doute insurmontable le 14 novembre. Incha Allah ! Nacym Djender