Le virevoltant attaquant du Mouloudia estime qu'il joue gratuitement depuis douze journées de championnat, c'est-à-dire depuis le démarrage de cet exercice 2009-2010. Pour lui, il n'est pas question de jouer gratuitement le reste de la saison. Tout d'abord, voulez-vous revenir avec nous sur cette déroute face au MCA ? Il n'y a pas de raisons particulières. Je ne sais pas pourquoi les gens ont fait tout un plat de cette défaite qui, à mon avis, est très logique dans la mesure où le groupe a fini par céder aux multiples problèmes que connaît l'équipe. Les rumeurs faisant état que les joueurs ont levé le pied sont fausses et restent sans fondement à mes yeux. Personne n'aimerait perdre sur un score aussi lourd. Je dirai que la défaite était inévitable ce jour-là car le moral des joueurs était à plat. A cause de la crise financière, n'est-ce pas ? Ça crève les yeux. La crise financière qui frappe de plein fouet l'équipe fait actuellement la une de l'actualité. Et quelle crise ? Ce n'est pas normal de voir des joueurs payés jusqu'au dernier centime, alors que d'autres n'ont pas touché le moindre sou. Je suis par contre ravi pour ceux qui ont perçu leur argent, mais tout autant inquiet pour les autres dont je fais partie moi-même. Ce problème n'a que trop duré. Personnellement, je n'en peux plus. C'est pour cela que vous avez boudé la reprise des entraînements ? Non pas du tout, je ne compte pas bouder l'équipe. Au contraire, je vais m'entraîner le plus normalement du monde avec mes coéquipiers et attendre la veille du match. Si on me paye, je serai de la partie. Dans le cas contraire, je rentrerai chez moi sans état d'âme car en fin de compte, je ne veux pas entrer sur le terrain amoindri sur le plan psychologique. Je sais qu'il existe un public derrière nous et qui aime voir son équipe gagner, mais ce n'est pas son rôle de se soucier de notre argent. Moi en tout cas, je ne veux pas jouer avec les sentiments des supporters, je préfère rester chez moi si jamais on ne me paye pas. Vous comptez donc bouder le match du WAT ? J'ai joué douze matches sans percevoir mon argent. J'ai voulu prouver à tout le monde que je n'étais pas un type à problèmes, mais aussi que je n'étais pas fini en tant que joueur. J'ai fait convenablement mon boulot. A présent, je n'ai plus rien à prouver. Les supporters sont bien placés pour juger si Daoud a triché ou pas. Donc, si on ne me paye pas, autant rester chez moi. Ça y est, j'en ai ras le bol. Le président compte opérer un changement au sein de la barre technique ; serait-ce la solution au problème ? Notre problème ne peut pas être plus clair qu'il ne l'est déjà. C'est le manque d'argent qui nous agace nous les joueurs, pas l'entraîneur. Le président doit nous payer. C'est l'argent qu'il nous faut dans l'immédiat. Maintenant, s'il veut changer d'entraîneur ou pas, cela ne me regarde absolument pas en tant que joueur. Pour ma part, je ne fais d'alliance avec personne. Je défends mes intérêts et mes intérêts seuls. Ne pensez-vous pas que dans ces conditions, le MCO est mal parti pour préparer le match du WAT ? Malheureusement, la balle n'est pas dans notre camp. C'est aux dirigeants de nous payer. Ce n'est pas Tlemcen qui nous fait peur, mais c'est notre équipe qui doit être au top pour espérer gagner ce match. Seule la régularisation de la situation financière des joueurs pourrait aplanir les choses. Entretien réalisé par Amine L.