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Chronologie d'un guet-apens programmé
Publié dans Le Buteur le 14 - 11 - 2009


Des ultras déterminés à casser de l'Algérien
Acte 1
Les supporters et les journalistes échappent au lynchage à l'aéroport
Aux abords de l'allée menant au hall 4 de l'aéroport international du Caire, celui réservé à l'accueil des invités de marque, une ambiance tendue était perceptible. Certes, la circulation automobile était ordinaire, mais la circulation piétonne, elle, ne l'était pas. Au rond-point situé à la sortie de l'allée, des jeunes Egyptiens, à la mine peu commode, faisaient le pied de grue depuis le début de l'après-midi. Cela ne faisait aucun doute, il s'agissait de voyous venus – ou envoyés ? – expressément pour intimider les joueurs algériens et leurs supporters. Le décor était planté : l'opération terreur était lancée.
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Des ultras déterminés à casser de l'Algérien
L'arrivée de quelques journalistes, qui a coïncidé avec celle d'une dizaine de supporters, provoque la première altercation. Les ultras égyptiens lancent des insultes et adressent des gestes obscènes aux Algériens, sous le regard passible de quelques policiers présents au rond-point. «On veut accéder au hall 4», ont expliqué les journalistes et les supporters. «Vous n'y êtes pas autorisés. Il s'agit d'un hall réservé aux officiels et on ne peut y accéder sans laissez-passer.» Les policiers obligent les gens à descendre des taxis et fourgons et de continuer à pied. Une entreprise risquée vu que les ultras étaient sur le chemin. Certains d'entre eux, ayant eu réellement peur pour leur vie, renoncent et reprennent des taxis pour repartir. D'autres, ne voulant pas se laisser impressionner, disent aux policiers qu'ils vont se diriger vers l'entrée de l'allée menant au hall et advienne que pourra. Les ultras ont été éloignés un peu plus loin par des policiers en civil et les Algériens ont pu atteindre la première barrière.
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Les journalistes et les supporters algériens refoulés
«On ne passe pas sans autorisation», lance un officier des services de renseignements sur un ton poli, mais ferme. «Nous sommes des journalistes», protestons-nous. Il sort alors une liste. «Les journalistes autorisés à entrer figurent sur cette liste envoyée par le Conseil de l'information. Quels sont vos noms ?» En fait, la liste ne comprend que des journalistes et techniciens de médias égyptiens. «Et nous, journalistes algériens ?», protestons-nous. «Allez ramener une autorisation. Sinon niet !» Seule l'équipe de l'ENTV a pu accéder au hall car accompagnée de Hachemi Djiar, ministre algérien de la Jeunesse et des Sports. Ne parlons pas des supporters : ils ont été tout simplement interdits d'entrée sous prétexte qu'ils n'avaient rien à faire là-bas.
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Les Algériens donnent des interviews, les ultras n'apprécient pas
Présentes sur les lieux, des équipes de différentes chaînes de télévision se sont mises à interviewer les supporters présents sur place. Ces derniers, sans peur ni crainte, arborent fièrement les maillots et les drapeaux nationaux tout en scandant : «One, two, three ! Viva l'Algérie !», «Men el qahira ma nekherdjouch» (nous ne sortirons pas du Caire) et «Incha Allah ya Rabbi, l'Algérie qualifiée». Ayant entendu les scansions, les ultras, contenus à une centaine de mètres, se mettent eux aussi à chanter et à scander «One, two, three ! Takhsar l'Algérie !» (1, 2, 3, l'Algérie perdra). Puis, de plus en plus excités, ils se rapprochent petit à petit de l'emplacement des Algériens, sans que les policiers en tenue ou en civil réagissent.
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Les ultras attaquent les Algériens, un enfant blessé par un policier
Les Algériens répliquent de plus belle en se remettant à chanter. C'est alors là que les ultras égyptiens, oubliant toute retenue, marchent en ordre serré vers eux en entonnant des slogans belliqueux, jusqu'à arriver à une quarantaine de mètres d'eux, puis, d'un seul coup, lancent une attaque en bonne et due forme sur eux. Les journalistes et les supporters se mettent à courir vers les policiers et franchissent la première barrière. Des policiers en faction devant la deuxième barrière, située à une soixantaine de mètres de la première, croyant à une tentative des Algériens d'entrer par la force au hall, les chargent sans retenue qui avec un gourdin, qui avec un ceinturon. Nous nous retrouvons ainsi entre deux feux : les ultras derrière, les policiers devant et les deux parties. Un supporter algérien, qui était à l'arrière, se retrouve nez à-nez avec un ultra et l'écarte du revers de la main avant de courir, alors qu'un enfant de neuf ans est frappé par un policier.
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«Où sont ces fameux 8 000 policiers ?»
Fort heureusement, un officier égyptien, qui a compris ce qui s'est passé, a accouru vers les policiers de la deuxième barrière en leur criant : «Ne les frappez pas ! Laissez-les rester ici !» Sentant que cela risquait de tourner au vinaigre, il donne l'ordre aux éléments de la première barrière de mettre un cordon de sécurité afin d'empêcher les Egyptiens de se rapprocher. Les téléphones portables et les talkies-walkies se mettent à sonner et à crépiter. La situation est grave et pourrait très vite dégénérer. «Pourquoi nous traite-t-on comme des chiens ? Où sont ces fameux 8 000 policiers chargés d'assurer la sécurité ?», s'est écrié un journaliste à l'adresse d'un officier. «Il ne s'agit que d'un match de football», réplique ce dernier. «Cela n'en a pas l'air. On n'attaque pas des journalistes et des supporters pour un match de football», lui répond-on.
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Les ultras provoquent et allument des fumigènes
Au même moment, les ultras se sont remis à chanter. Trois d'entre eux sont montés sur un panneau publicitaire et ont allumé un fumigène. «N'est-ce pas les Egyptiens qui nous donnaient des leçons sur le danger des fumigènes ? Voilà qu'ils en usent ouvertement», fait remarquer un journaliste. «Vous avez vu qui nous a attaqués. Pourquoi vos policiers n'arrêtent-ils pas les coupables ? Ils sont là-bas, vous les avez vus. C'est quoi cette sécurité à deux vitesses ?», crie une supportrice dont l'audace et le courage ont désarçonné le policier, apparemment peu habitué à ce que des civils s'adressent à lui avec autant de témérité et de fermeté.
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16h57 : L'avion atterrit sur le tarmac, les «One, two, three ! Viva l'Algérie !» fusent
Alors que les esprits s'échauffent, un supporter s'écrie : «Les jeunes, les joueurs sont arrivés !» Tout le monde se tourne alors vers le tarmac, situé à quelque 300 mètres et visible du grillage. Un avion d'Air Algérie roule sur la piste, puis stationne sur le côté gauche. Les «One, two, three ! Viva l'Algérie !» reprennent de plus belle. Chacun essaye comme il peut de prendre des photos de loin. Des officiels égyptiens, accompagnés de Hachemi Djiar, ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, et de Abdelkader Hadjar, ambassadeur d'Algérie au Caire, montent dans l'avion pour saluer les joueurs, puis ces derniers, tout de blanc vêtus, sortent un par un. Dans le hall, ils apparaissent tout sourire et détendus, visiblement confiants après l'accueil qui leur est réservé.
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Des supporters proposent de stopper le bus des joueurs
Dehors, les supporters et journalistes subissent toujours le siège des ultras égyptiens. Ces derniers continuent dans leur provocation, surtout qu'ils ont appris que les joueurs algériens sont arrivés (comment l'ont-ils su, alors qu'ils ne pouvaient pas voir le tarmac de là où ils se trouvaient ?). Les supporters algériens et les journalistes se consultent sur la démarche à faire. «Il faut arrêter la voiture de Hadjar afin qu'il puisse constater le calvaire que nous vivons», propose l'un. «Il faut faire plus : nous mettre sur le chemin pour arrêter carrément le bus des joueurs», lance un autre. «Non, c'est trop dangereux pour eux et pour nous. En voyant le bus à l'arrêt, les ultras vont l'attaquer sans hésiter. Ils n'attendent que ça», réplique un autre. «Mes frères, l'essentiel est que les joueurs nous voient présents ici afin qu'ils aient un bon moral. Alors, contentons-nous de les saluer en leur montrant les drapeaux et en chantant», lance un autre. La proposition est jugée comme la plus sage et est adoptée.
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«Allez, chantons tous Qassaman !»
La nuit est déjà tombée et le bus des joueurs tarde à faire son apparition. Les ultras se remettent à insulter de plus belle. «On ne va pas se laisser faire !», lance une supportrice. «Il faut réagir. Allez, chantons tous Qassaman !» L'idée séduit et les Algériens, en regardant les Egyptiens bien en face, se mettent à entonner le premier couplet de l'hymne national algérien. Des policiers sourient, amusés par la situation, alors qu'un officier, visiblement dépassé, crie son dégoût : «Maudits soient les supporters ! Maudit soit le football !» Les drapeaux algériens sont préparés pour être hissés au passage du cortège. On continue à guetter la sortie du bus.
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17h36 : Les Verts sourient aux supporters, les ultras fulminent
Finalement, des voitures tous feux allumés apparaissent au loin. C'est le cortège qui approche du portail. La masse imposante du bus se détache au loin. Les Algériens lèvent haut les drapeaux en scandant des slogans à la gloire des Verts. Curieusement, le bus ralentit un peu au niveau de la barrière. On peut comprendre, après coup, que le chauffeur croyait, trompé par l'obscurité, qu'il s'agissait de supporters égyptiens. Les joueurs qui se trouvaient sur les sièges situés à gauche du bus sont agréablement surpris de voir une cinquantaine d'Algériens là avec le drapeau national. «Ils nous ont vus ! Ils nous ont vus !», s'est écriée une supportrice. «C'est ça l'essentiel.» Au loin, les ultras fulminent et crient leur colère. Quelques instants plus tard, la route est dégagée et les Algériens ont pu quitter les lieux car les ultras égyptiens étaient partis terminer leur sale besogne… ailleurs.
F. A. S.
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Acte 2
Halliche, Lemouchia et Saïfi blessés par des jets de pierres
Si les ultras égyptiens se sont éloignés de l'aéroport après la sortie du bus transportant les joueurs algériens, c'était pour terminer leur sale besogne ailleurs. Déjà, ils l'avaient entamée en bombardant le bus de quelques projectiles après avoir dépassé le cordon où étaient parqués les journalistes et supporters algériens. Certains n'ont pas hésité aussi à essayer de donner des coups de pied au bus, même si ce dernier était trop rapide pour qu'ils puissent l'atteindre. Ce n'était là que le début du cauchemar pour les Verts.
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Le bus a traversé le même tronçon sur ses deux voies
Au bout de l'allée, le cortège a fait le tour dans un rond-point afin de prendre la route. De ce fait, le bus est repassé devant les mêmes supporters qui ont lancé là aussi des pierres. L'hôtel Iberotel, lieu de résidence des Algériens, se trouve de l'autre côté de l'autoroute, ce qui fait que le cortège, et donc le bus, devait prendre la voie se trouvant du côté de l'aéroport jusqu'à une bretelle située quelques centaines de mètres plus loin, afin de rejoindre la voie se trouvant du côté de l'hôtel. En plus clair, le bus était sur un même tronçon, mais en prenant les deux voies du même tronçon. Les ultras égyptiens, certainement bien instruits de l'itinéraire du cortège, étaient disséminés des deux côtés du tronçon, de façon à ce qu'ils se trouvent sur tout le parcours que prendrait le bus.
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Trois joueurs blessés, Matmour l'a échappé belle
Résultat : les pierres n'ont pas cessé de pleuvoir sur le bus depuis qu'il a rejoint l'autoroute. Au départ, elles touchaient juste la coque et les joueurs n'étaient pas trop inquiets, mais lorsqu'une vitre a volé en éclats, ces derniers ont compris qu'il s'agissait d'un guet-apens bien étudié. Les éclats de verre touchent Halliche en premier par une pierre en plein front, lui éclatant l'arcade sourcilière gauche, puis c'est Lemouchia et Saïfi qui sont touchés à leur tour par des pierres et des éclats de verre. Même l'entraîneur des gardiens de but est touché à la tête. Matmour a eu plus de chance puisqu'une pierre est passée à quelques centimètres de sa tête. Les joueurs, instinctivement, se baissent tous. C'est le couchez-vous général.
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Le bombardement se fait plus intense à l'entrée de l'hôtel
Alors que le bus s'approchait de l'hôtel, on croyait que le calvaire allait prendre fin, mais voilà que le chauffeur du bus ralentit étrangement à l'approche de la barrière protégeant le portail, bien qu'elle ait été levée à la vue de l'arrivée du cortège. La foule des ultras massée à l'entrée n'en attendait pas tant, ils s'en sont donnés à cœur joie en continuant à bombarder le bus. Ce dernier arrive quand même à entrer, à remonter l'allée et à s'arrêter à l'entrée de l'hôtel.
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Halliche : «Vous croyez que vous allez nous faire peur ?»
Scandalisés et en colère, les joueurs descendent du bus et s'engouffrent dans l'entrée pour rejoindre le hall. Les blessés sont entourés. Le médecin de l'équipe nationale s'assure que les blessures ne sont pas graves. Mohamed Raouraoua, président de la FAF, donne l'ordre de ne pas soigner les blessés jusqu'à ce que les officiels de la FIFA, qu'il a pris le soin d'appeler, arrivent sur les lieux et font le constat d'agression. Certains joueurs sont très énervés. Halliche, dégoulinant de sang, lance aux policiers de faction : «Vous croyez que vous allez nous faire peur en nous frappant ? Nous n'avons pas peur !»
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Canal + a tout filmé
Fort heureusement pour la délégation algérienne, des badauds et le reporter de Canal+, qui attendait à l'hôtel, ont filmé les incidents. Nassim Ousserir et Rafik Saïfi exhibent quelques-unes des pierres qui ont été lancées sur le bus. «C'est quoi ça ? C'est ça le football ?», s'écrient-ils. Quelques instants après, Raouraoua invite les joueurs à rejoindre l'étage qui leur a été réservé, le quatrième. Deux femmes algériennes, présentes sur les lieux, ont lancé des youyous. Les joueurs, galvanisés, scandent à l'unisson : «One, two, three ! Viva l'Algérie !» Ils rejoignent dans le calme leurs chambres, alors que les blessés sont mis à part en attendant l'arrivée des officiels de la FIFA. Une quinzaine d'agents de sécurité, dépêchés d'Alger pour la circonstance, bloquent toutes les issues menant à l'étage réservé à la sélection algérienne.
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L'officier de sécurité rencontre les blessés et fait le constat des dégâts sur le bus
Aussitôt les joueurs à l'intérieur de l'hôtel, Raouraoua n'a pas tardé à réagir. Il s'est empressé de prendre les clefs du bus, marqué par les traces de l'agression, afin d'empêcher le chauffeur de fuir avec. Il a aussi porté plainte et saisi les instances de la FIFA. Les deux commissaires au match, un Marocain et un Soudanais, ainsi que l'officier de sécurité de la FIFA, un Suisse, sont arrivés. Ce dernier, dont la mission est de veiller à la sécurité des délégations, officiels et supporters avant, pendant et après le match, rencontre les joueurs blessés et fait le constat de l'agression dont ils ont été victimes. Ayant appris qu'un reporter de Canal + a filmé les incidents, il s'approche de lui et demande à voir les images en sa possession, ce que le reporter lui accorde. Puis, il sort dehors et inspecte le bus à l'extérieur et à l'intérieur pour constater les dégâts. Il relève la présence de pierres que les joueurs ont pris le soin de prendre avec eux comme pièces à conviction.
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Les officiels algériens exigent des explications
Pendant ce temps, les discussions entre officiels sont longues, plutôt tendues. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, et celui des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'assurent de la bonne santé de la délégation algérienne et rencontrent les responsables égyptiens présents sur place pour exiger des explications. Ils se montrent fermes dans leur demande d'un renforcement substantiel des mesures de sécurité afin d'éviter que de pareils incidents se reproduisent lors des deux jours suivants. Puis, Djiar sort à l'extérieur de l'hôtel et fait une déclaration aux médias algériens.
Zaher : «Je ne suis au courant de rien car j'étais avec le président Moubarak»
Alors que la gravité de la situation exigeait qu'il soit l'un des premiers à rejoindre l'hôtel où réside la délégation algérienne, Samir Zaher, président de la Fédération égyptienne de football, n'arrive qu'aux alentours de 22h00. «J'étais avec le président Moubarak qui a assisté à l'entraînement de la sélection égyptienne», s'est-il justifié devant les journalistes algériens. «Je n'ai que très peu d'éléments en ma possession, mais s'il se révèle qu'il y a eu défaillance, nous saurons reconnaître nos fautes.» Il s'engouffre après dans l'hôtel afin de rencontrer les officiels algériens, notamment son homologue, Mohamed Raouraoua.
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Hadjar remet Zaher à sa place
Le président de la FAF refuse d'abord de descendre dans le hall et reste cloîtré dans sa chambre. «Je suis fatigué, je me repose», a-t-il justifié. Zaher fait le pied de grue dans le hall pour attendre qu'il descende, bien décidé à le rencontrer pour essayer de le convaincre de ne pas saisir la FIFA. Le hasard a voulu qu'il croise Abdelkader Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie au Caire. «Nous nous excusons pour les incidents qui se sont passés. Les mesures de sécurité seront renforcées et nous vous assurons que le match se déroulera dans de bonnes conditions», a assuré Zaher. «De quelles conditions de sécurité parlez-vous ? Vous frappez nos joueurs et vous parlez de sécurité et de match ?», lui a répliqué vivement Hadjar. «D'après les rapports des services de sécurité, ce sont les joueurs qui ont brisé les vitres et saccagé le bus», lui a rétorqué Zaher. Indigné, Hadjar lui lance : «Les joueurs se sont donc blessés tout seuls, délibérément ? Vous divaguez. Je n'ai plus rien à vous dire. Adressez-vous à la FIFA !» Puis, sans le saluer, il quitte l'hôtel.
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Raouraoua renvoie Zaher à la FIFA
Zaher refuse de quitter l'hôtel tant qu'il n'aura pas rencontré Raouraoua. Ce dernier refuse longuement, avant de finir par aller le voir. On ne sait rien sur la teneur de la discussion, mais il est clair que le président de la FAF n'a pas été tendre avec son homologue. Zaher, qui sait très bien le préjudice que pourrait causer un rapport sur la sécurité défavorable, tente de trouver des solutions de compromis. Déjà, il consent à donner des billets supplémentaires aux supporters algériens comme geste de bonne volonté. Raouraoua, tout comme l'a fait Hadjar, renvoie son interlocuteur à la FIFA. Il y a eu des incidents et l'Algérie ne fera pas de cadeau.
F. A. S.


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