«Ma mère a 96 ans, mais elle chanté et dansé» * Avant de commencer, décrivez-nous la joie au sein de la famille Halliche ? Je n'arrive même pas à trouver les mots pour décrire cette joie après cette belle victoire de l'équipe nationale. Cette victoire est pour le peuple algérien. Sans exagération aucune, je peux dire que je n'ai pas vécu une ambiance similaire depuis 1962, jour de l'Indépendance de l'Algérie. Cette ambiance et cette joie me rappellent beaucoup celle de juillet 1962. Avec tous ces drapeaux dans les rues, les fenêtres et les balcons, et aux mains de tous les Algériens j'ai l'impression de revivre une nouvelle fois le jour de l'Indépendance. Je considère cela comme une victoire de l'Algérie tout entière. Chez moi, toute la famille était réunie et nous avons suivi la rencontre avec beaucoup d'attention. A la fin du match, je ne peux vous décrire notre joie. * Vous souhaitiez certainement être au Soudan, parmi les supporters algériens, n'est-ce pas ? Non, en suivant la rencontre à la télévision c'est comme si j'étais au Soudan. Par moments, je ne pouvais pas cacher mon émotion après chaque belle phase de jeu de notre équipe nationale. J'étais de tout cœur avec les supporters algériens qui ont fait un déplacement de 5.000 km pour apporter leur soutien et témoigner leur amour à EN. C'est du jamais vu ! C'est pourquoi je dis bravo à ces gens qui, eux aussi, resteront dans l'histoire. * Avez-vous vécu une certaine pression pendant le match ? Non, pas trop ; car au fond j'étais sûr que nos Verts allaient gagner. Donc, c'est cela qui m'a permis de me maîtriser. Je n'étais pas aussi inquiet que d'habitude. * La maman Halliche, comment était-elle durant la rencontre ? (Rires) Vous savez très bien qu'une maman ne peut supporter de voir son fils jouer dans une telle pression. En fait, elle n'a pas suivi la rencontre en entier. Elle s'est contentée de voir quelques phases de jeu, les plus chaudes. Mais je ne peux vous décrire sa joie après le coup de sifflet final de l'arbitre. * Lors de notre dernier entretien avec vous, vous nous avez fait part de votre sérénité et de votre confiance quant à une qualification des Verts. Qu'est-ce qui vous a rendu si confiant ? En effet, avant de quitter Le Caire pour rentrer à Alger, j'ai remarqué chez tous les joueurs une volonté et une détermination inimaginable à prendre leur revanche sur l'Egypte. Par rapport à ce qui s'est passé au Caire, j'étais persuadé qu'ils n'allaient pas rester indifférents à cette situation. * Ne pensez-vous pas que cette victoire n'est que justice divine ? En tant que croyant, je répondrai sans conteste par l'affirmative. Dieu est juste et Il est toujours avec le bon et jamais avec le mauvais. Je remercie Le Tout-Puissant qui a aidé nos Verts parce qu'ils méritent cette victoire. Un succès qu'ils ont acquis sur le terrain et non en recourant à des pratiques antisportives. * Après cette qualification, qu'avez-vous à dire aux Egyptiens ? C'est fini pour eux. Tous les plans qu'ils ont établis pour nous arracher la qualification n'ont pas abouti. Les Egyptiens ont non seulement raté la qualification pour le Mondial, mais aussi perdu l'estime que leur vouaient les Algériens. Ce qu'ils nous ont fait est inoubliable. Comme on dit en kabyle ‘ulach smah'. * Peut-on connaître vos sentiments, maintenant que l'Algérie a arraché son billet pour le Mondial auquel votre fils participera ? Je suis fier de mon pays et de nos valeureux guerriers qui nous ont redonné la joie à tous les Algériens. Depuis très longtemps, je n'ai pas vu ma mère chanter et danser. Elle l'a fait à 96 ans ! Je suis particulièrement fier de Rafik qui a fait honneur à la famille Halliche. Avant de conclure, je dédie cette victoire à tous les Algériens, aux habitants de Bachdjarrah, d'Ighil Imoula et à Abdelaziz Bouteflika, notre président. Entretien réalisé par Fayçal O.