Si les services de sécurité soudanais ont failli, que dire de ceux de l'Egypte ? Suite aux incidents mineurs ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Khartoum entre supporteurs algériens et égyptiens après la victoire des Verts sur les Pharaons (1-0) en qualification pour le Mondial-2010 de football, des chaînes de télévision égyptiennes et des quotidiens cairotes ont fait état d'au moins un mort dans ces accrochages, des allégations aussitôt démenties par le ministère égyptien des Affaires étrangères. Plutôt que de souligner tout ce que le Soudan a fait pour ce match, l'accueil, l'hébergement de près de 25 000 personnes et la sécurité, les médias égyptiens ont diffusé de fausses informations. Les Soudanais ont répondu à la place des Algériens Les Soudanais ont répondu à la place des Algériens concernant les allégations égyptiennes sur une prétendue violence des supporters algériens. Les hautes autorités de ce pays ont convoqué jeudi l'ambassadeur égyptien pour exprimer leur mécontentement à la suite de la diffusion par des médias égyptiens d'informations erronées sur des accrochages survenus après le match de football Algérie-Egypte. L'ambassadeur égyptien à Khartoum, Afifi Abdel Wahab, a confirmé s'être entretenu jeudi avec de hauts responsables de la diplomatie soudanaise concernant ces événements. Ce qui s'est produit n'aura aucun impact négatif sur les relations spéciales entre le Soudan et l'Egypte, des alliés traditionnels, a-t-il dit. Il y aurait eu caillassage d'un bus transportant des supporteurs égyptiens sur la route de l'aéroport. Un acte qui a échappé à la vigilance des policiers soudanais. Que dire alors de leurs homologues égyptiens quand le véhicule transportant une délégation officielle a été bombardé de pavés, ce qui entraînera les blessures de plusieurs joueurs algériens ! Le scénario de récupération de la victoire par Gamal Moubarak était bien rodé C'est connu, la succession de Hosni Moubarak est un sacré problème géopolitique d'autant plus que l'Egypte «démocratique» pourrait tomber facilement dans l'islamisme des Frères musulmans. Une option que Moubarak ne souhaite pour rien au monde. Alors, il prépare sa succession. Plusieurs noms sont avancés et plusieurs méthodes pour «faire suivre» le pouvoir sans l'avis du peuple. Mais là, il se pourrait bien que le Raïs ait trouvé l'option idéale ! Moubarak est tellement affaibli, âgé et fatigué qu'il pourrait laisser la main à Gamal, son fils, avant la fin de son mandat ! Mohamed Hosni Moubarak a accédé au pouvoir il y a 28 ans, après l'assassinant de l'ancien président égyptien, Mohamed Anouar Saddate. En 2005, il a été reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat présidentiel. Le moins que l'on puisse dire est que la succession de Gamal Moubarak ne fait pas l'unanimité en Egypte et fait l'objet d'opposition non seulement au sein des masses populaires, qui aspirent à un changement radical, mais aussi au sein de l'institution sécuritaire égyptienne, étant donné que Moubarak fils ne possède pas de passé militaire, contrairement aux trois derniers Présidents égyptiens. Khadija, future «reine d'Egypte» n'aime pas Antar Yahia ! Gamal Moubarak veut faire de Khadija, son épouse, la future première dame d'Egypte. Pour cela, tous les moyens sont bons. Les deux confrontations entre les équipes nationales algérienne et égyptienne sont tombées à point nommé. La stratégie est double. Se faire passer par le truchement des responsables de la sécurité, à sa solde, pour le pourfendeur de ces Algériens qui ont osé défier l'Egypte. D'un autre côté, une qualification des Pharaons au Mondial ferait passer en douceur le témoin des rênes de l'Etat du père au fils. Malheureusement pour le mari de la belle et sibylline Khadija «la frappe destructrice de Antar Yahia» est passée par là. L'élimination de l'Egypte ne signifie pas que Gamal Moubarak sera écarté du pouvoir. Mais ce sera plus dur. Gamal aurait gagné en popularité s'il avait évite le massacre des centaines de Palestiniens dans le tunnel de Raffah, où les F 16 israéliens avaient déversé des tonnes de bombes au phosphore. Pour prêter allégeance à Gamel Cet échec est, en revanche, est une catastrophe nationale. Il a ramené les Egyptiens à une dure réalité, celle des difficultés de la vie quotidienne, de la tension sociale et de la crise politique pour la question de la succession de Moubarak. Cela explique peut-être ce sentiment d'hystérie qui s'est emparé des «officieux» égyptiens, ces dignitaires dont la voix porte fort, alors qu'ils n'ont pas de poste officiel dans la hiérarchie du pouvoir. Présentateurs de télévision, éditorialistes et présidents d'association se sont en effet laissé aller à des propos violents, primaires, n'ayant d'égal que leur entière allégeance à Gamal, fils de «l'autre». Hatem El Djebli (ministre de la Santé égyptien) : «Il y a eu 20 blessés légers parmi les supporters égyptiens» C'est un véritable pavé dans la mare… aux canards égyptiens que vient de jeter le ministre de la Santé de Moubarak : «Après vérifications menées par nos services auprès des autorités sanitaires soudanaises, vingt supporters égyptiens ont été admis dans les hôpitaux. Ils ont été soignés pour des blessures légères et des contusions et aucun d'eux n'a été retenu pour une hospitalisation», stipulera le communiqué signé de la main de Hatem El Djebli. Ainsi, le «Captain Brahim», le venimeux et néanmoins horrible menteur de la chaîne Nil Sport et ses condisciples n'auront plus de grain à moudre et de venin à distiller. Vingt blessés légers après un match important est, pour ainsi dire, la moyenne internationale. Slimane B.