En ces journées de chaleur exceptionnelles, ou le zinc frôle avec les 42° à l'ombre, les coins de détentes qui manquent tant à Alger sont pris d'assaut par les habitants de la capitale, à la recherche de farnienté et de calme . Le luxuriant jardin d'essai du Hamma ne déroge à la règle. Depuis que les beaux jours se sont pointés, les algérois s'y ruent, et ont raison. Il faut dire, que le cadre exceptionnel que ce joyau de la nature offre à la capitale et s'y prête largement. 32 hectares, ombragés (indispensables ces temps ci) et baignant dans l'air marin que lui diffuse la cote des Sablettes (la mer n'est qu'a quelques dizaines de mètres), leur ouvrent grand les bras. Les citadins ne se font pas pris pour en profiter. Refait a neuf l'an dernier, le jardin a retrouvé sa splendeur d'avant, au grand bonheur de tous. Il est aux environs de 14h. A la porte du jardin, un groupe de scouts musulmans se rassemble à l'entrée. Non loin de là, ce sont les familles qui arrivent par vagues entières, prêtes à prendre leurs quartiers. Papa, maman, tata et tonton, tout le monde fait partie de l'aventure, les enfants aussi bien sur. Zoo, ou jardin floral? Tous ceux qui ont visité le jardin d'essai ont du se poser cette question: par quoi commencer, on ne passe outre ce doux dilemme. Nous commenceront pour notre part, par le zoo. ZOO: un voyage a part entière Pas la peine de faire la revue des animaux qui y ont élu domicile. Ils sont tous là. Du lion à la panthère, en passant par le kangourou, ou les carpes japonaises… tous ont fait le déplacement. Et contrairement aux idées reçues, les enfants les connaissent tous. Reste que pour les moins avertis (les adultes d'ordinaire), des pancartes sont disposée ici et là pour orienter les badauds. Le traditionnel rituel de la nourriture est évidemment respecté. On donne des cacahuètes aux signes, des carottes aux lapins, etc. Actualité oblige, le Fennec à la cote cette année, et les enfants ne manquent pas de lui attribuer un surnom. Ghezzal, ou Bougherra, Belhadj ou Ziani, les gladiateurs ont en tous pour leur grade. Il ne nous faudra pas moins d'une heure, pour faire le tour complet de cette foire aux animaux, mais le voyage en valait la peine. Pendant toute cette halte, abstraction est faite du panorama algérois auquel nous sommes habitués. Le zoo se trouvant au beau milieu du parc, Alger semble loin de là. Les jardins, une quiétude inespérée Qui aurait cru, qu'a quelques encablures du centre ville, un paradis florale et quiet, s'offrait aussi volontiers aux algérois. Personne. Pourtant, le jardin d'essai relève au quotidien ce défi que les citadins croyaient inespéré. Les longues et très larges allées du parc en témoignent. Les familles y flânent en poussettes, les groupes de jeunes y vadrouillent et contemplent les vestiges organiques centenaires qu'ils ne soupçonnaient même pas , quant aux enfants, ils y courent a vitesse grand V, diffusant l'échos rassurant de vivats joyeux. Au centre du parc, une grande fontaine, autour de laquelle les familles s'accordent une halte. Les pique-niques sont interdits, mais pas le relâchement et la décontraction. L'endroit ressemble à s'y méprendre la mythique fontaine du château de versailles. Sauf que l'incroyable que la vue sur la mer, lève vite tout soupçon. Le château français ne bénéficiant pas de cette chance. Et c'est ainsi, pour les jardins anglais et français, dont les allées sont bordées de plantes exotiques ainsi que du bassin qui accueillait en son temps un petit bateau. Depuis sa réfection, le jardin est aussi une structure pédagogique. Une pépinière et une école y ont adhérées, et les enfants y sont accueillis avec beaucoup de professionnalisme par les agents habilités à le faire. Un joyau négligé peut tomber dans l'oubli Crée deux ans seulement après l'arrivée des français en 1830, le jardin du Hamma érigé sur 18 Hectares de marrés étaient une pépinière d'état appelée: "Pépinière Centrale du Gouvernement". Il subie pas moins de 6 changements en 1842,1844, 1845, 1847 1863 et enfin 1900. Des changements qui ont servi à l'enrichir en créations florale et autres jardins a thèmes. C'est justement cette année là que le Zoo a été crée. Il sera suivi par des travaux d'embellissement en 1914, qui feront de lui, le jardin d'essai, à quelques exceptions prés, que l'on connaît de nos jours. Pendant de longues années, le jardin est le lieu de détente par excellence. Son décor figure dans tous les films algériens et même étrangers. Des scènes du mythique Tarzan de Johnny Weissmuller y auraient été tournées. Duran les années 90, il est négligé et Transformé en lieu de débauche. Sources de désagréments pour les riverains, les autorités décident même de le fermer tout simplement en 2001. A cette époque les plus folles rumeurs circulent à son sujet. Certaines indiscrétions parlent même de le vendre, ou de le transformer en administration comme cela a déjà été le cas avec des endroits similaires à Alger (le palais du peuple). Que nenni, c'est finalement un lifting qui lui sera recommandé. Il est rouvert en 2009 au grand bonheur de tous. Tellement que les algérois l'ont pris d'assaut le jour de son inauguration, poussant la direction du parc a le fermer.