Mis en ballottage défavorable avec deux géants de l'industrie sidérurgique que sont l'égyptien El Izz Steel et l'indien ArcelorMittal, le groupe Cevital se retrouve finalement les coudées franches, pour concrétiser son projet sidérurgique dans la zone de Bellara à Jijel. Il y a quelques années, quand il fut décidé de faire revivre la zone industrielle de Bellara et y installer un complexe sidérurgique, le groupe de Rebrab s'est porté candidat au même titre que les investisseurs indien et égyptien. Le dossier du projet dont le financement est assuré par le promoteur pour une valeur de 3,2 milliards de dollars US, est déposé depuis deux ans au niveau de l'ANDI et attend toujours l'aval du CNI. Même si les deux étrangers présentaient un solide argument de savoir-faire, le groupe Cévital, selon certaines sources au fait du dossier, présentait, lui les meilleurs assurances en terme de création d'emplois, d'intégration et de recours à la sous-traitance locale. On lui préféra tout de même El Izz Steel, dont le projet tombera plus tard à l'eau au prétexte avancé de problèmes nés du matche de Football entre les deux pays. Les causes étaient, selon les indiscrétions plus «sérieuses». L'absence de garanties de création d'emplois et d'investissements conséquents, le précédent d'ORASCOM concernant le dossier de Djezzy et de la cession de la cimenterie à Lafarge, ont quelque peu refroidi l'ardeur des autorités algériennes, décidées à privilégier le patriotisme économique. Cévital créera donc, selon son PDG 5.000 emplois directs dans le futur complexe sidérurgique en projet. Lors d'une séance de présentation du projet, organisée en présence des autorités de la wilaya et des responsables des secteurs concernés, le promoteur a notamment rappelé que ce projet industriel «non polluant» créera 3.500 emplois dans sa phase de chantier et 50.000 autres emplois indirects. Le complexe utilisera le procédé de «réduction directe» de gaz naturel, sans hauts fourneaux ou autres dispositifs classiques, a jouté le patron de Cevital. «Cela vaut aussi, et surtout, par la dynamique qui va se créer dans la région à la faveur de ce projet», a déclaré M. Rebrab, Prévu sur le site de Bellara sur une superficie de 300 hectares, ce complexe qui tournera avec 10 millions de tonnes de produits sidérurgiques à l'import et à l'export fonctionnera selon une technologie de pointe, «loin de toute forme de pollution ou rejets solides, liquides ou gazeux». Il sera réalisé en 3 modules pour une durée globale de quarante quatre (44) mois et fera appel à d'importantes consommations d'énergie électrique, gazière et hydraulique. Le projet est également une aubaine pour le gigantesque port de Djen Djen qui verra le volume de son trafic augmenter de quelque 2 millions de tonnes par an à l'import et à l'export. Il faut d'ailleurs signaler que la zone intégrée de Bellara projetée dans les années 1980, comprenait un complexe sidérurgique équivalent à celui d'El Hadjar, une centrale électrique et le port de Djen Ddjen. La récession économique des ces années-là, a amené les pouvoirs publics à abandonner le complexe sidérurgique. Le port qui a été construit en soutien logistique à ce gigantesque projet, se retrouvait sous utilisé et en butte à des problèmes de dettes. Le regain de l'activité industrielle permettrait au port de Djen Djen de rentabiliser ses infrastructures et amortir ses dépenses de réalisation. Un regain prometteur pour la région et le port puisque, dans sa lancée Rebrab dit également être disposé à réaliser à Jijel une usine d'aluminium de concert avec le leader mondial Rio Tinto, pour une capacité de 1.500.000 Tonnes/an, «pour peu que le gouvernement donne son aval». Avec un investissement de sept (7) milliards de dollars, ce serait le plus grand complexe d'aluminium dans le monde en termes de capacités de production, a-t-il souligné. En marge de cette visite, M. Rebrab à déclaré que son groupe veut investir à Jijel, notamment dans le développement de l'Agriculture et des activités liées à ce secteur (maraîchage, élevage bovin…) et fait part d'un important programme d'investissement dans la région dans d'autres créneaux créateurs d'emplois et générateurs de richesses.