Les Etats-Unis d'Amérique s'essoufflent alors que le monde entier s'attendait à une grande « renaissance » de la super puissance. Ce n'est pas l'agonie. Ce n'est pas la phase finale annonçant une re-crise. Mais tout semble tourner au ralenti malgré les super-doses que l'on veut injecter dans le système économique afin de soulager un malade que l'on croyait en pleine convalescence. Tout laisse croire à une rechute si l'on en juge par le chômage qui ne cesse d'augmenter, l'immobilier qui chute et les salaires qui ne répondent plus aux besoins de la vie de tous les jours. Une chose est certaine. Les signes de ralentissement de l'économie américaine se multiplient et renvoient de plus en plus l'image d'une croissance atone. Une majorité d'économistes juge peu probable une rechute de l'activité après la récession terrible de 2007-2009. Mais la succession des chiffres donne chaque jour un peu plus raison à la banque centrale, qui ne cesse de rappeler depuis bientôt un an que la reprise devrait être particulièrement lente et douloureuse. La première économie mondiale apparaît prise au piège d'un cercle vicieux où les ingrédients d'une meilleure plus stable et pourquoi pas meilleure, sont de plus en plus disparates et fuient entre les doigts d'une seule main laissant le citoyen bien souvent comme figé, perplexe. Les deux indicateurs de conjoncture économique publiés mercredi aux Etats-Unis ont encore inquiété les investisseurs, comme en a témoigné la baisse des Bourses européennes. Wall Street a passé l'essentiel de la séance dans le rouge, pour finir en légère hausse. Selon le département du Commerce, les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont très faiblement rebondi, de 0,3% en juillet, après deux mois de recul. Et cette hausse n'a été rendue possible que grâce aux commandes d'avions civils pour Boeing, très fluctuantes d'un mois sur l'autre. Hors transports, les commandes de biens durables ont chuté de 3,8%. Le Canada inquiet On dirait que « la croissance au cours des 12 derniers mois, soit en train de reculer d'un pas». L'autre indicateur publié par le Ministère a confirmé la persistance du marasme du marché de l'immobilier. Les ventes de maisons neuves ont chuté en juillet (-12%), à leur plus bas niveau depuis 1963 au moins. La veille, l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR) avait annoncé que les ventes de logements anciens étaient tombées lors du même mois à leur plus bas niveau depuis 1995. À l'origine de la crise financière et économique qui a éclaté aux Etats-Unis en 2007, le marché de l'immobilier passe pour être une des clefs de la reprise. Il reste extrêmement faible, malgré les efforts colossaux déployés par la banque centrale pour le stabiliser. Mais l'autorité apparait affaiblie et même à court de munitions pour relancer l'économie, ou incapables d'en faire davantage. Cette situation inquiète sérieusement les producteurs canadiens de bois d'oeuvre pour qui la faiblesse du marché immobilier américain est synonyme de productivité moindre AbitibiBowater, qui vend du bois d'oeuvre en plus de son papier journal, affirme craindre que la récente chute des mises en chantier ne signale que les hausses de prix et de la demande observées au deuxième trimestre ne soit attribuable qu'à la faiblesse des stocks. Prises ensemble, ces données pourraient signaler que la reprise pour le secteur canadien du bois d'oeuvre - qu'on prévoyait déjà lente - sera remise à plus tard. Il était déjà attendu que l'expiration d'un crédit d'impôts américain pour l'achat de maisons nuise à la reprise. Mais le ralentissement de la croissance économique, l'anémie de la création d'emplois, les forclusions et le resserrement des conditions du crédit exercent toujours une pression sur le marché immobilier. Les prix des maisons canadiennes ont grimpé de 13,6% en juin par rapport au même mois l'an dernier, une preuve de plus que les ajustements de prix sont à la remorque du recul de la demande et des ventes sur le marché de l'habitation. Il s'agit de la plus importante hausse mensuelle enregistrée par cet indice depuis août 2009, selon les données rendues publiques en fin de semaine. Les hausses de prix sont imputables à la forte activité constatée sur les marchés immobiliers de Vancouver et Toronto, où de nombreux acheteurs ont bougé avant l'entrée en vigueur en Ontario et en Colombie-Britannique, le 1er juillet, d'une nouvelle taxe de vente harmonisée. Le prix moyen des résidences canadiennes vendues a augmenté à 342 662 $, comparativement à 326 689 $ un an plus tôt. Les ventes ont atteint un sommet en décembre et se sont maintenues à des niveaux presque records durant le premier trimestre de cette année, alors que les acheteurs se sont précipités sur le marché immobilier avant l'entrée en vigueur de nouvelles règles en matière de prêts hypothécaires, la hausse des taux d'intérêt et l'application de la taxe de vente harmonisée.