La délinquance n'a pas observé de trêve en ce mois de piété et de solidarité. Le phénomène des agressions à l'arme blanche s'amplifie au fur et à mesure de l'avancée du mois de Ramadhan à Oran. Le nombre des agressions à l'arme blanche a sensiblement progressé durant les deux premières semaines du mois sacré. Les services de la médecine légale du CHU d'Oran ont délivré durant la seule journée de samedi 63 certificats d'incapacité de travail pour des victimes d'agressions brutales à l'arme blanche qui souffraient de blessures graves à la tête et au visage. Des victimes grièvement blessées ont pu bénéficier de 21 jours d'arrêt de travail. La plupart des victimes ont été agressées dans les quartiers «chauds» de la ville à l'exemple de M'dina J'dida, Haï Nasr (ex Derb) et Haï Yaghmoracen (ex St Pierre). Les agressions surviennent au niveau des bureaux de poste, des banques et des différents marchés de la ville. Contusions graves, blessures aggravées à l'arme blanche ou à l'aide d'objets contondants, sont parmi les principaux types d'agression. Les services de médecine légale du CHU d'Oran et de l'hôpital du 1er Novembre enregistrent en moyenne 50 victimes quotidiennement. Dans le but évident de vérifier la véracité des victimes, des bureaux ont été aménagés par le corps médical à l'effet de démasquer les fausses victimes, puisque certaines personnes n'hésitent pas à se blesser volontairement pour pouvoir bénéficier du fameux certificat d'incapacité de travail. Pour certains énergumènes, le mois sacré est une aubaine pour afficher leur animosité, leur violence, mais surtout leur instinct de haine sans raisons majeures et apparentes contre la société. Les grandes villes sont les plus touchées par ces crimes et ces délits qui ont semé angoisse et terreur. Rixes, agressions, accidents de circulation mortels, vols, coups et blessures volontaires et absence de contrôle de soi, ces facteurs majeurs ont provoqué durant les deux premières semaines des centaines de victimes à travers le pays. La plupart des agressions, des délits et accidents mortels ont lieu entre 15h et 20h. Sur la voie publique, dans les enceintes commerciales, les grands marchés, les embouteillages, les domiciles, les transports en commun et même devant les mosquées, ces faits sont froidement exécutés et imputés à la canicule, la soif, la fatigue, la nervosité, pour ne citer que ces raisons manifestes qui viennent se greffer maladroitement et inconsciemment au mois de Ramadhan.