Une vingtaine de sociétés étrangères, exerçant dans la zone industrielle d'Arzew à l'Est de la wilaya d'Oran, ont été épinglées en 2009 pour diverses infractions au code du travail, en particulier pour non déclaration des travailleurs auprès de la Sécurité sociale, non respect des conditions de recrutement de la main-d'œuvre étrangère, ainsi que les infractions inhérentes au non-respect des conditions de recrutement et de salaires. Les descentes des inspecteurs du travail ont permis de découvrir que plusieurs sociétés étrangères recourraient au recrutement de la main d'œuvre asiatique sans les autorisations des services concernés (Inspection du travail, Gendarmerie, Police…). Les grands chantiers de construction décrochés par les sociétés étrangères ont boosté l'offre d'emploi à laquelle, cependant le marché local n'arrive pas à répondre, en raison notamment du manque de qualification de la main-d'œuvre locale. Les entreprises étrangères se retrouvent contraintes de recourir à une main-d'œuvre, qui vient généralement des pays dont ces entreprises sont issues pour faire face, et dans les délais, aux travaux pour lesquels elles se sont engagées. Cette situation semble alimenter le débat sur le problème du chômage et de la création d'emplois dans notre pays. Beaucoup ne voient pas d'un bon œil cette «incursion» de la main-d'œuvre étrangère sur le marché algérien, alors que les chiffres liés au chômage demeurent relativement élevés. Mais dans ce débat, on met rarement l'accent sur les raisons objectives qui poussent ces entreprises, y compris nationales, à «importer» des travailleurs. Les sociétés étrangères préfèrent faire appel à des Chinois ou des Turcs pour résorber le déficit en main-d'œuvre qualifiée. Le stratagème est simple : ces travailleurs turcs sont souvent déclarés avec des diplômes équivalents à un poste d'ingénieur, alors qu'en réalité, ils sont tout juste des ouvriers spécialisés hautement qualifiés. A noter que les inspecteurs du travail ont recensé plus de 3.000 infractions au code du travail au courant de l'année 2009, auprès des sociétés étrangères implantées en Algérie et opérant dans divers domaines d'activités. Les inspecteurs de travail ont effectué l'année dernière 4.413 visites de contrôle et d'inspection dans 756 entreprises étrangères. Les descentes des contrôleurs ont été sanctionnées par la rédaction de 3.275 procès-verbaux pour infractions. Les P V ont été transmis aux instances juridiques compétentes.