Le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès, donne l'impression ces dernières semaines, de faire feu de tout bois pour tenter de réussir là où ses prédécesseurs ont tous échoué : mettre en place une politique nationale du médicament, à même d'assurer une certaine stabilité de la couverture en médicaments, un secteur que le ministre vient lui-même de qualifier de «stratégique». Le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès, donne l'impression ces dernières semaines, de faire feu de tout bois pour tenter de réussir là où ses prédécesseurs ont tous échoué : mettre en place une politique nationale du médicament, à même d'assurer une certaine stabilité de la couverture en médicaments, un secteur que le ministre vient lui-même de qualifier de «stratégique». Ould-Abbes s'est même permis de se fixer des échéances et des objectifs chiffrés pour mener à terme ses projets. Pour lui, en effet, l'objectif du secteur en matière de médicaments est de diminuer progressivement son importation pour arriver, en 2014, à une production nationale couvrant 70% des besoins, contre 37% actuellement. S'exprimant à l'issue d'une rencontre avec les dirigeants du Laboratoire pharmaceutique mondial Sanofi Aventis, M. Ould Abbès a insisté sur l'établissement d'un dialogue entre l'Etat et les opérateurs en pharmacie des secteurs public et privé, en vue de mettre fin à cette dépendance et arriver à ce taux de couverture en médicaments. Contrairement à son prédécesseur, Said Barkat, Ould-Abbes a préféré ouvrir les portes du dialogue avec les professionnels du secteur, afin de jauger avec eux les capacités des producteurs nationaux à participer à la réalisation des nouvelles orientations dans le domaine. «Il faut établir des liens durables avec les opérateurs en pharmacie et dialoguer avec eux, pour trouver les moyens de les soutenir afin qu'ils participent au développement national», a préconisé le ministre de la Santé qui a précisé que la promotion des unités algériennes de production pharmaceutique figure parmi les priorités tracées dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. Les mesures prises par le gouvernement dans le sens de l'interdiction des médicaments produits localement, a donné lieu depuis quelques mois à une pénurie de certains produits. Les opérateurs ayant jusque-là privilégié l'importation se sont retrouvés en effet de cours. La nouvelle réglementation leur donne un délai pour investir dans la production, s'ils veulent continuer à recourir à l'importation de certains produits. Mais le département d'Ould-Abbes n'a pas attendu une implication des opérateurs présents sur le marché algérien, pour combler le vide laissé par l'absence de dizaines de produits dans les pharmacies. C'est dans cette optique que le ministère de la Santé avait mis en place récemment un partenariat avec le Laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly visant à mettre fin à la pénurie de 41 produits. Le ministre avait d'ailleurs profité de cette opportunité pour mettre en garde les fabricants, qui seraient tentés de faire du chantage avec l'Algérie, en faisant de la rétention de leurs produits. «La dépendance vis-à-vis de l'étranger en matière de médicaments doit cesser et il est impératif pour nous de donner une impulsion à l'Industrie pharmaceutique dans notre pays (...) Aucun pays n'imposera sa politique du médicament à l'Algérie», a tonné Ould Abbès. En recevant le ministre de la Santé pour les traditionnelles auditions du Ramadhan, le président de la République a demandé à ce que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) devienne «un instrument de sécurisation et de régulation de l'approvisionnement des structures publiques de Santé en produits pharmaceutiques». Il a également réitéré ses directives pour promouvoir la production nationale du médicament en ciblant en priorité, les médicaments essentiels. Il est ainsi évident que dorénavant, il n'y aura pas de place pour les opérateurs qui versent uniquement dans l'importation aux dépens de la production nationale.