Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, est attendue dimanche prochain à Alger pour une visite de travail de deux jours, a appris TSA de source diplomatique. A Alger, Mme Idrac aura des entretiens avec les ministres algériens des Finances, du Commerce ainsi que celui de l'Industrie. Elle animera lundi une conférence de presse avant son retour en France. Selon notre source, cette visite est destinée à relancer les relations économiques entre Alger et Paris dans la continuité des discussions de juin dernier entre Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et le premier ministre Ahmed Ouyahia. A Alger, Anne-Marie Idrac va également préparer la première visite en Algérie de Jean-Pierre Raffarin, nommé, le 8 septembre, « monsieur économie » des relations algéro-françaises par le président Nicolas Sarkozy. « La date de la visite n'a pas été fixée mais elle interviendra avant la fin de l'année », a expliqué à TSA une source diplomatique française. Avant de préciser : « la mission de M. Raffarin est purement économique. Elle ne concerne pas les aspects politiques de la relation algéro-française ». Depuis quelques années, les relations économiques algéro-françaises souffrent des tensions récurrentes entre Alger et Paris sur des dossiers diplomatiques et politiques. Mais pas seulement : Alger reproche aux groupes français de ne pas investir suffisamment en Algérie et Paris se plaint d'une « exclusion » de ses entreprises des contrats publics attribués dans le cadre des plans de relance économique. A cela s'ajoutent des cas particuliers comme l'implantation de l'assureur Axa. Ce dernier est confronté à l'intransigeance du gouvernement concernant l'application de la loi dite des 51/49 sur l'investissement étranger. La visite à Alger d'Anne-Marie Idrac coïncidera avec celle de Jean-Pierre Chevènement. L'ancien ministre socialiste est attendu dimanche en Algérie pour une visite. Il animera deux conférences : le 19 septembre à Oran et le 21 à Alger. M. Chevènement est réputé pour être un « ami de l'Algérie ». La visite la secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur a été annoncée, hier, par l'Ambassadeur de France à Alger, qui a rencontré des journalistes, lors d'un petit déjeuner « Aujourd'hui ont peut dire, on peut souhaiter, on peut espérer qu'il y a un nouveau une nouvelle étape dans les relations Algéro-françaises » a indiqué l'Ambassadeur, M. Xavier DRIENCOURT, expliquant plus en détail la mission Jean-Pierre Raffarin. M. Xavier DRIENCOURT a précisé que la mission de l'ancien premier ministre français est « Coordonner la relation économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France », et non de relancer les relations Algéro-françaises telle que présenté dans la presse. L'Ambassadeur indique que lors de la rencontre entre le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le Secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, les deux parties ont convenu sur l'opportunité de confier de part et d'autre le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau, dont le rôle serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France. L'Ambassadeur de France en Algérie indique qu'un certains nombre de projets français en Algérie dans l'industrie pharmaceutique, automobile, le ciment, banque, assurance, qui date de plusieurs années ne se sont pas réalisés en raison de difficultés et d'obstacles. M. Xavier DRIENCOURT souligne que Les entreprises françaises sont en Algérie sur la durée. Elles savent que le marché algérien est un marché important. « 35000 emplois directs, et 100.000 emplois indirects, ont été créés par les entreprises françaises » a-t-il affirmé. Si « notre pays demeure l'un des tout premiers partenaires économiques de l'Algérie. Pour autant, nul acquis n'est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions et marché » a souligné le président Français dans la lettre de mission de Jean-Pierre Raffarin. Les exportations françaises vers l'Algérie enregistrent un léger recul au cours des quatre premiers mois de l'année 2010, en baisse de 5,6% à 1,72 milliards d'euros. Dans le même temps, les importations de produits algériens reculent de 26,5% à 750 millions d'euros. La France dégage sur cette période un excédent bilatéral de 973 millions d'euros, en hausse de près de 21%. Parmi les produits en tête des exportations françaises vers l'Algérie, on retrouve les céréales (210millions d'euros, -37%), les automobiles (207 millions d'euros, -17%) et les produits pharmaceutiques (177 millions d'euros, -14%).