L'émirat du Qatar se lance dans le football mondial. Il met tout son poids économique dans la bataille de sa candidature pour le Mondial 2022 de football, en annonçant un budget évalué à 4 milliards de dollars dédié à ce projet. L'annonce a été faite en début de semaine à Doha où se trouvait l'équipe d'inspection de la FIFA et une centaine de journalistes. L'enveloppe financière dégagée pour l'évènement ne semble pas surprendre. Le budget alloué n'est pas vraiment une surprise. L'l'émirat qui compte déjà parmi les pays à revenus les plus élevés du monde, s'attend à des taux de croissance à deux chiffres et compte réaliser ses projets, «avec ou sans le Mondial», dans le cadre d'un très ambitieux programme de développement pour les deux décennies à venir. Forts de leurs prévisions monétaires, les responsables qataris affirment pouvoir s'attaquer efficacement au point faible qui risque de handicaper plus sérieusement leur candidature, à savoir le climat du désert à la fois très chaud et très humide. La plus grosse part du budget projeté ira ainsi à l'édification, l'équipement ou l'extension d'une douzaine de stades climatisés. Trois de ces stades seront flambants neufs, trois autres connaîtront des extensions, cinq seront en partie modulaires et un dernier entièrement modulaire. La particularité, la nouveauté et l'inédit résident dans la climatisation de tous ces complexes sportifs. Une première mondiale, laisse-t-on entendre. La Commission d'inspection de la FIFA, composée de six membres et conduite par le président de la fédération chilienne de football Harold Mayne-Nicholls, a sans doute déjà pris une certaine mesure des engagements du Qatar, en assistant mardi soir au tout premier match de championnat de l'émirat joué dans l'un des deux stades déjà climatisés de Doha. Pour les responsables et le public qataris, la preuve est ainsi administrée que le handicap du climat peut être vaincu, puisque l'atmosphère de la belle pelouse naturelle et des tribunes du stade, pourtant à ciel ouvert, ne dépassait pas les 19 degrés contre les 37 d'un extérieur de surcroît excessivement humide. Outre les projets de stades modernes et climatisés et les grandes infrastructures de transport, le Qatar souligne aussi qu'il s'engage à dépasser de 2000 chambres d'hôtels le nombre exigé par la FIFA d'ici 2022, à faire appel aux «technologies amies de l'environnement» et à faciliter les visas pour les supporters des pays qualifiés. L'écologie sera donc de mise. Le Qatar, qui a déjà le soutien officiel et précieux de l'Arabie saoudite voisine, ne manque pas de relever les potentielles retombées économiques d'un tel événement au profit de ses autres voisins, notamment les Emirats arabes unis et le Bahreïn, de même qu'il présente sa candidature comme étant celle de tout le Moyen Orient. Il aura cependant pour concurrents les Etats-Unis, l'Australie, l'Angleterre, les Pays-Bas et la Belgique ensemble, le Japon, la Corée du Sud, la Russie, l'Espagne et le Portugal ensemble. Le choix de la FIFA sera annoncé le 2 décembre prochain, alors que le prochain Mondial se disputera au Brésil en 2014. Cette occasion a également vu le retour de Zidane dans les coulisses du mondial après son apparition en Afrique du Sud pas très loin du onze algérien. Pour la compétition de 2022, Zinedine Zidane a été nommé ambassadeur du Qatar qui vise l'organisation de la Coupe du monde 2022. «Le football est pour tout le monde. Quand je pense à la jeunesse du Moyen-Orient, ce qui lui manque, c'est un événement comme la Coupe du monde. L'Afrique a eu la sienne ; maintenant, c'est l'heure du Moyen-Orient», a expliqué Zidane», au cours d'une conférence de presse organisée à Doha, jeudi.