Le gouvernement n'est apparemment pas près de lâcher du lest dans le dossier relatif au Crédit Documentaire, pour le financement des importations. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a saisi hier l'opportunité offerte par une émission de la Chaîne III de la Radio nationale, pour réitérer la détermination des pouvoirs publics à aller au bout de la logique, qui a généré le Credoc. «Notre souhait, c'est de rester dans le Credoc, comme forme dominante et de donner à des moments précis des possibilités de corrections à la marge», a affirmé le ministre qui n'entrevoit donc pas de remise en cause de ce système introduit dans la Loi de Finances 2009, sous l'effet de l'explosion de la facture des importations. Il n'est dont pas question d'aller plus loin que l'amendement apporté par la LFC 2010 et qui dispense les PME d'avoir recours au Credoc, pour le paiement d'intrants ou de matières premières d'un montant inférieur à 2 millions de dinars par an. Un seuil jugé pourtant trop faible par les Chefs d'entreprises concernées. Le gouvernement se montre donc intransigeant dans le traitement de cette question et le ministre des Finances explique d'ailleurs qu'il n'existe pas d'alternative à ce système, au moins dans le moyen terme. «L'objectif que l'on souhaite atteindre, c'est fondamentalement d'avoir une meilleure transparence dans les flux commerciaux et financiers. Si on abandonne le Credoc, il est évident qu'on replongera», a ainsi mis en garde M. Djoudi, contre tout changement de politique dans la gestion des importations. Le gouvernement a toujours assuré que le l'institution de ce nouvel instrument vise à assurer la traçabilité, le suivi et le contrôle des opérations de Commerce extérieur qui ont généré, jusque-là, «un phénomène de pompe aspirante des devises», selon les termes du ministre des Finances lui-même. Ce moyen de paiement permet aussi de réduire les importations des produits, «qui ne correspondent à aucune demande locale et qui se trouvent, donc, non consommés». L'argumentation de l'exécutif n'a jamais pu convaincre les opérateurs économiques de l'efficacité économique de cette politique, d'ailleurs dénoncée ouvertement par beaucoup d'entre eux. Mais, selon toute vraisemblance, cela n'a pas été suffisant pour amener l'exécutif à revoir sa politique, comme le démontre les propos d'hier de Karim Djoudi.