Dans une déclaration à la Radio nationale, ce matin, le ministre des Finances a développé des arguments légitimant, selon lui, une telle mesure. Il a ainsi expliqué que telle que pratiquée chez nous, cette forme de crédit ne sert en premier et en dernier lieu que les étrangers. A contrario, elle porte préjudice à l'économie nationale et fragilise les budgets des ménages. Le ministre des Finances a défendu ce matin la décision portant la suppression du crédit à la consommation. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, chaîne III, Karim Djoudi a souligné que le crédit à la consommation n'a d'utilité que lorsqu'il accompagne une production nationale. En Algérie, ce crédit est caractérisé, précise le ministre, par trois éléments. Premièrement il est orienté vers l'acquisition de véhicules importés au bénéfice d'une industrie qui n'existe pas en Algérie. Deuxièmement, il est développé par des banques privées, particulièrement étrangères. Le troisième élément est qu'il y a un emballement de la demande qui s'opère auprès des ménages et qui crée des situations assez difficiles, voire de surendettement. «Le propre d'une action du gouvernement n'est pas de prendre des mesures impopulaires, mais de prendre des mesures qui répondent à des situations données à un moment donné», a-t-il souligné. Sur un autre registre, le ministre des Finances a indiqué que la logique du gouvernement n'est pas de supprimer les investissements directs étrangers ou de les minimiser. Sa logique réside dans la mise en place d'un constat, la projection de la situation économique et financière du pays, l'identification des risques ainsi que l'orientation de l'action économique de façon à assurer la viabilité des équilibres internes et externes. Pour Karim Djoudi, les IDE doivent s'inscrire dans une logique favorisant une croissance additionnelle et une diversification de la production nationale. Ainsi tout investissement étranger devra désormais cibler des secteurs porteurs de revenus extérieurs venant à substitution aux dépenses d'importations. S'agissant de l'instauration du mode de crédit documentaire, M. Djoudi a indiqué que le marché impose au pays d'apporter des corrections et c'est justement ce qu'a fait le gouvernement. «Le commerce extérieur algérien connaît un emballement des importations dans un contexte où les revenus extérieurs sont en train de se tasser tout au moins sur l'exercice 2009, puisqu'on enregistre une baisse de 50% des revenus extérieurs et des revenus fiscaux résultant de la fiscalité pétrolière, les importations sont financées essentiellement par un mode qui est le transfert libre», a constaté le ministre. Pour rappel, il y a trois modes de transfert, le transfert libre, la remise documentaire et le crédit documentaire. Selon M. Djoudi, le transfert libre éliminait un certain nombre d'éléments de traçabilité de l'opération et favorisait des opérations de surfacturation. Ce qui créé une sorte de pompe qui aspire les devises algériennes. Par ailleurs le crédit documentaire est une forme pratiquée dans l'ensemble des pays, elle assure la sécurité et la traçabilité des opérations et permet de participer à une bonne négociation sur les prix et la qualité des produits. En outre, elle n'a pas un coût supérieur à celui des transferts libres.