Les trois premiers trimestres de l'année 2010 ont été caractérisés, par une baisse sévère des exportations hors hydrocarbures à l'établissement portuaire d'Oran. Le volume global des exportations hors hydrocarbures durant la même période a été de 46.000 tonnes soit une chute de 32% par rapport à l'année 2009. Cette baisse drastique serait une conséquence de la suspension provisoire des exportations des déchets ferreux pour la tenue de la 16ème conférence internationale du gaz naturel liquéfié qui s'est déroulée entre le 18 et le 22 avril dernier à Oran. Le comité du port d'Oran avait décidé, de geler temporairement toutes les exportations des déchets ferreux et non ferreux vers les pays européens dans le but de «désengorger cet établissement portuaire et permettre aux organisateurs du GNL 16 d'accueillir les bateaux-hôtels dans de bonnes conditions». Les déchets ferreux et non ferreux constituent les premières exportations hors hydrocarbures au port d'Oran. En moyenne, huit bateaux chargés de ferraille prennent le départ quotidiennement vers les pays européens à partir de cet établissement portuaire. Durant les deux mois de février et mars 2010, une quantité de 35.000 tonnes de déchets ferreux ont été exportées, ce qui nous donne une idée sur le volume du trafic que connaît le port et les routes qui mènent vers cet établissement portuaire. 3.500 camions de 10 tonnes chacun ont été chargés de transporter cette grande quantité vers le port. Les axes routiers qui mènent à l'établissement portuaire, notamment la route du Ravin blanc, sont d'ailleurs envahis à longueur de journée par des centaines de camions, brinquebalants, à cause de leurs charges de ferrailles. L'autre cause de ce recul sévère des exportations hors hydrocarbures est les nouvelles mesures de durcissement du commerce extérieur prise par le gouvernement dans les trois dernières lois de finances. Le durcissement des conditions du commerce extérieur a ainsi dissuadé la quasi-totalité des opérateurs économiques de la région, qui estiment que ces mesures sont des obstacles majeurs pour les exportations notamment, l'instauration du crédit documentaire comme unique moyen de payement. La faiblesse du tissu industriel local, le manque d'expérience des producteurs algériens en matière de procédures du commerce extérieur et les barrières mises en place par certains pays arabes sont, autant d'entraves qui dissuadent les exportateurs algériens. Les importations ont enregistré, par contre, une progression de 9,19% durant la même période (497.000 tonnes). Les matériaux de construction constituent la grande partie des importations (11.000 tonnes de bois, 40.000 tonnes de rond à béton, 65.000 tonnes de ciment), suivis par les produits agro-alimentaires, précise-t-on.