Nos exportations hors hydrocarbures, qui étaient déjà insignifiantes, ont enregistré une chute de 40% en 2009. Les économistes tirent la sonnette d'alarme, appelant à prendre des mesures pour redresser une économie qui repose à 98% sur les exportations des hydrocarbures. Celles-ci étant périssables, il y a nécessité d'agir maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. C'est ce qu'a déclaré, hier, Mohamed Bennini, directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), qui intervenait lors d'une conférence organisée par le centre presse d'El Moudjahid à Alger. Ainsi, les exportations hors hydrocarbures représentent seulement près de 2,54% des exportations globales. Selon le conférencier, certaines exportations ont été volontairement éliminées, notamment les déchets ferreux et non ferreux, mais aussi certains produits subventionnés par l'Etat. Mais cette baisse des exportations s'explique surtout, selon M. Bennini, par l'offre de produits qui est insuffisante. «Les investisseurs nationaux et étrangers ont été découragés par le développement inquiétant de nos importations, mais aussi par l'ouverture, un peu trop rapide, du marché. L'économie réelle n'avance pas, car il n'y a pas assez d'investissements qu'ils soient nationaux ou étrangers», a-t-il indiqué. Pour sa part, Malek Serrai, expert international et président d'un bureau d'études et d'assistance technique et de conseils, a affirmé que nos exportations hors hydrocarbures «sont malheureusement très faibles» et ce, malgré les efforts qui ont été consentis au niveau de quelques institutions. Zoheir Benslim, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), estime, quant à lui, que l'ouverture du commerce extérieur «est très récente en Algérie et qu'il faut tenir compte de ce que nous avons vécu». «Nous ressentons une amertume de ne pas pouvoir changer les chiffres de nos exportations hors hydrocarbures», a-t-il affirmé. Selon lui, il ne faut pas nous comparer à nos amis tunisiens ou marocains, car eux «n'ont pas le pétrole». De son côté, Djilali Tariket, président-directeur général de la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex), estime que la baisse des exportations hors hydrocarbures est essentiellement due à la crise financière internationale qui a également touché l'Algérie. «La crise économique et financière internationale a eu un impact négatif sur nos exportations. Il y a des exportateurs qui ont beaucoup perdu», a-t-il souligné. Il faut noter que, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques cités par la revue Economia, cette baisse des exportations algériennes hors hydrocarbures concerne tous les groupes de produits à l'exception des biens de consommation. Ces derniers ont connu une hausse de 46% passant de 27 millions de dollars à 39 millions. En outre, nos exportations hors hydrocarbures vers l'Union européenne ont baissé de 58,5% durant le premier semestre 2009, par rapport à la même période de l'année 2008. Elles sont passées de 696 millions de dollars durant le premier semestre de l'année 2008 à 288,87 millions de dollars pour la même période en 2009.