Le ministre des Finances Karim Djoudi a confirmé ce jeudi, à l'APN, la volonté d'Orascom Télécom Holding (OTH) de vendre sa filiale algérienne à l'Etat algérien. Aussi, Karim Djoudi a confirmé que le fisc algérien a ordonné une deuxième vérification fiscale sur les exercices 2008 et 2009, qui a débouché sur un nouveau redressement qui s'élève, selon lui, à plus de 200 millions de dollars. S'exprimant en marge de l'intervention du 1er ministre, Ahmed Ouyahia, Karim Djoudi, a réaffirmé qu'OTH «a marqué sa disponibilité à vendre sa filiale OTA à l'Etat algérien», soulignant qu' «avec OTH, nous avons engagé une opération d'achat». Le ministre a également précisé que l'Algérie entretient «une relation avec OTH qui est le détenteur de la licence GSM et qui est détenteur des actions d'OTA (Orascom Télécom Algérie)», balayant du revers de la main les supputations de Sawiris qui considérait, d'après ses interventions sur les Chaînes de Télévision égyptiennes, l'Algérie comme «de l'histoire ancienne». De son côté, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a fait allusion à l'affaire Djezzy, en déclarant que «certains investisseurs étrangers, qui ont prospéré sur le marché local, ont d'abord été guidés par le gain spéculatif quitte à ignorer les autorités et la souveraineté de ce pays, ou à tenter d'en violer les lois impunément». D'après Ahmed Ouyahia, «la croissance économique n'est pas dans l'économie des services, si ces derniers n'ont pas de plus-value réelle pour le pays». Pas de fusion, ni de rachat sans le quitus d'Alger La fermeté de l'Etat algérien a bousculé la stratégie de Naguib Sawiris qui a, semble-t-il, joué toutes ses cartes dans la fusion de Weather Investment, propriétaire principal d'OTH, avec le groupe russe de téléphonie Vimpelcom. En effet, Sawiris a essayé à maintes reprises d'enfreindre les lois algériennes en usant de moult subterfuges, à savoir se cacher derrière un grand groupe occidental, à l'instar de Deutsch-Telecom, le Sud-africain MTN et dernièrement Vimpelcom. D'après les déclarations de M. Djoudi, le patron égyptien a fini par se soumettre à l'évidence : nonobstant ses corrélations dans le business mondial, il (Sawiris) ne peut pas avancer d'un iota sans le quitus de l'Etat algérien. Les experts financiers ont également confirmé que le rachat de 51,7% des actifs d'OTH par le russe VimpelCom ne peut pas aboutir et avoir un fondement sans aplanir le contentieux existant entre l'Etat algérien et l'opérateur égyptien. Interrogé par sur la menace proféré naguère par le PDG de Vimpelcom, Alexander Izosimov, portant sur l'introduction d'une action en justice contre le gouvernement algérien, M. Djoudi a répondu que les autorités algériennes n'ont pas été saisies officiellement et que, par conséquent, elles ne donnent aucun crédit aux «spéculations». «Pour l'heure, nous poursuivons nos négociations avec la maison mère OTH», a indiqué le ministre. Dans la foulée, il a réaffirmé que la fusion de Weather Investment, propriétaire principal d'OTH, avec le groupe russe de téléphonie VimpelCom, et la cession de droits d'OTA qui est une société de droit algérien officiellement engagée entre les deux parties, suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA envisagée par la société mère (OTH), sont «deux opérations distinctes». «Notre partenaire est OTH. L'Etat s'en tient uniquement à ce qui a été, officiellement écrit. Actuellement, nous sommes dans une phase d'évaluation», a-t-il poursuivit. Dans cette optique, le 1er argentier du pays a rappelé que l'Etat avait lancé un appel d'offres international pour sélectionner la banque d'affaires qui sera chargée de l'évaluation de la société, afin de déterminer la valeur de la transaction. Et d'ajouter que «pour la période 2008/2009, une vérification fiscale a permis de dégager un premier montant, qui a été annoncé à Djezzy, pour procéder aux vérifications». Pour le moment, ni le milliardaire égyptien, ni la Direction d'OTA n'ont voulu commenter les déclarations de Karim Djoudi. Affaire à suivre.