La vente de Djezzy tourne au feuilleton -égyptien- à rebondissements. Hier encore, le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'est une nouvelle fois exprimé sur le dossier OTA. Bien qu'aucun élément nouveau n'a été révélé, le ministre a suggéré que le holding égyptien n'est pas chaud pour céder son joyau. «Jusqu'au jour d'aujourd'hui, le gouvernement algérien n'a pas eu d'informations sur la volonté d'Orascom de vendre sa filiale de téléphonie mobile Djezzy à l'Etat algérien », a reconnu Djoudi. Comprendre que l'Algérie a officiellement demandé à OTH de lui céder Djezzy, à 100% ou à une participation majoritaire. Mais le fait que Naguib Sawiris n'ait pas encore répondu suggère deux hypothèses : la première est que l'opérateur égyptien étudie toujours l'offre algérienne et la seconde qu'il a décidé de garder la «poule aux œufs d'or», en prévision d'une embellie des relations entre les deux pays. En effet, les présidents Bouteflika et Moubarak pourraient évoquer le sujet lors de la revue du contentieux qui mine les rapports entre Alger et Le Caire, le 31 mai à Nice à l'occasion du Sommet France/Afrique. Les patrons d'Orascom pourraient avoir été instruits de ne pas prendre de décision hâtive. Le fait est que Karim Djoudi semble vouloir dire qu'il n'est pas acquis que Orascom veuille vendre sa filiale algérienne, contrairement à son collègue Bessalah des P.TIC. Ce dernier a, récemment, déclaré que «l'Algérie n'a pas seulement l'intention de racheter Djezzy mais qu'il y a une décision dans ce sens, puisque c'est OTH qui veut vendre». Ce que contredit, justement, les propos de Djoudi. Et comme pour rajouter une couche au flou, le ministre des Finances a rappelé hier que l'exercice du droit de préemption de l'Etat algérien était conditionné par la déclaration officielle d'Orascom Télécom sur son intention de vendre sa filiale Djezzy. Interrogé sur la position du gouvernement algérien par rapport à ce dossier, le ministre des Finances a répondu : «Nous avons des positions très claires en ce qui concerne ce dossier où nous avons clairement affiché et déclaré que nous exercerons notre droit de préemption de 100% sur le capital de Djezzy (…) De même que nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values» réalisées en cas de cession d'une filiale d'un groupe étranger, a-t-il ajouté. Il est évident que dans ces conditions, l'opérateur égyptien a tout intérêt à ne pas vendre ou, le cas échéant, céder sa filiale à l'Etat algérien pour éviter de perdre trop d'argent.