Alors que les IDE sur lesquels on fondé tous les espoirs d'un décollage économique ne viennent toujours pas, le salut viendrait de l'investissement local appuyé par un programme d'investissements publics faramineux. C'est ce que semblent préconiser les pouvoirs publics. S'appuyer sur les compétences nationales est une excellente chose en soi, mais encore faudrait-il que là aussi, il n'y ait pas d'exclusion. A ce titre, le Cercle des Entrepreneurs et Industriels Algériens de France (CEINAF), par la voix de son président, Hadj Cherif, s'élève contre la discrimination faite, dans les nouvelles lois régissant l'investissement, entre les « Algériens résidents » et les « Algériens non résidents ». Dans une interview accordée au journal en ligne Maghreb Emergent, Hadj Cherif qualifie les mesures contenues dans les LFC 2009 et 2010 d'inqualifiables. « Il persiste en Algérie un problème de fond qui semble insoluble : la situation qui est faite à nos chefs d'entreprises est un véritable handicap qui décourage y compris les plus motivés. En effet, les binationaux sont considérés comme des citoyens de seconde zone en Algérie (comme en France d'ailleurs). Il n'y a aucun dispositif incitatif adapté, voire au contraire comme dans les lois de Finances complémentaires (LFC) 2009/2010 où il est demandé expressément d'être un « national résident !» pour pouvoir créer une société algérienne sans avoir à s'associer à un « vrai algérien d'Algérie », s'indigne-t-il Pourtant ce cercle est aux avant-postes dans le lobbying en faveur de l'investissement étranger en Algérie : « Pendant cinq années, nous avions comme priorité d'encourager nos membres et les industriels de notre réseau à s'installer en Algérie pour y créer de l'emploi et de la richesse. Nous les avons par exemple accompagnés bénévolement dans leurs tentatives d'implantations en Algérie ». Mais la lassitude a vite gagné les rangs de ces entrepreneurs. « Malgré une débauche d'énergie, de temps et d'argent, les résultats n'ont pas été à la hauteur de nos espérances. Nous avons réduit cette action », dira-t-il. Les discours généreux prônant l'encouragement des élites nationales établies à l'étranger à s'investir dans leur pays, n'est pas suivi dans les faits et les efforts de lobbying faits par ces élites à l'étranger ne trouvent aucun répondant au niveau des décideurs. « La discrimination positive est appliquée partout pour favoriser les nationaux de l'étranger, des Etats-Unis à la Chine mais pas en Algérie, que ce soit directement ou indirectement », dira le président du CEINAF qui ne lâche pas pour autant, prise : « Depuis notre dernière assemblée générale, nous avons décidé d'être une force de proposition. Nous avons constitué plusieurs commissions de travail qui sont chargées de faire des propositions concrètes. Il est temps pour nous d'assumer notre rôle et d'interpeller les pouvoirs publics sur ce qui ne fonctionne pas. Il faut rappeler que le CEINAF est avant tout un facilitateur et un lieu de réflexion et de propositions», conclura-t-il pour marquer la détermination de son organisation à aller à l'encontre des résistances et des embûches.