Les IDE n'ont rapporté au Trésor public que 1,7 milliard de dollars en 2007. La situation économique et sociale est catastrophique. Les experts économiques, réunis hier au centre du quotidien El Moudjahid, ont dressé un tableau peu reluisant. M.Amrani, consultant économique, a tiré à boulets rouges sur les IDE (investissements directs étrangers). Pour M.Amrani, les IDE se font dans l'opacité. Les investisseurs étrangers signent des projets faramineux mais la recette globale des investissements n'a pas dépassé 1,7 milliard de dollars! «Le plan de la relance économique doit se faire avec les compétences locales», a-t-il souligné. L'intervenant a déploré le recrutement d'étrangers pour tirer les câbles électriques alors que le taux de chômage en Algérie reste toujours élevé. Analysant la situation, M. Amrani affirme que les entreprises algériennes ne bénéficient pas des mêmes avantages que les firmes étrangères. «Ce qui handicape les entreprises algériennes est l'absence de neutralité dans le développement économique», a-t-il regretté. Au cours de son intervention, le consultant économique s'est basé sur le travail des compétences locales «lors de l'ouverture des plis ou des soumissions, la priorité doit revenir aux entreprises algériennes». Selon ses dires, la politique menée par les décideurs va droit à l'impasse. «On doit faire des haltes, se corriger et tirer des leçons», préconise-t-il. Pour sa part, Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, a rappelé les dispositions apportées par la loi de finances 2008, notamment celles relatives à la création du fonds d'investissement des entreprises. A ses yeux, cet outil pourrait faciliter l'intégration des PME dans le marché tel qu'il se présente actuellement par rapport aux engagements internationaux de l'Algérie avec l'Union européenne. «Pour parvenir à une entreprise forte et sans risque, il faut disposer de moyens financiers et techniques ainsi que d'une exploitation optimale des compétences locales présentes en masse au sein des associations et organisations professionnelles en matière d'expertise, de sous-traitance, de comptabilité et d'autres programmes de mise à niveau des PME», a-t-il considéré. M Bensaci a plaidé pour un accord entre les différents opérateurs économiques. Ce partenariat sera dédié au financement de la PME à l'échelle locale. Cette institution, a-t-il avancé, «permettra avec un capital des opérateurs économiques d'aider les PME à se promouvoir sans risque». Quant à M Taâzibt, représentant du Parti des travailleurs (PT), il estime que l'économie algérienne subit les affres des changements induits sur le marché mondial. Il déplore la non-participation des cadres algériens à la relance économique. «140.000 diplômés sont sortis des universités en 2008», a déclaré M.Taâzibt avant d'ajouter que «ces cadres de la nation, en chômage, voient la détresse sociale au quotidien». Le même avis est partagé par M.Abdellaoui, consultant économique, qui déplore et souligne «la précipitation de l'Etat à financer les commerces qui facilitent l'importation». Il a également fustigé les banques qui accordent des crédits ménagers. «Par ce fait, nous encourageons les filiales étrangères à produire», a t-il souligné. M Abdellaoui a appelé pour un «Novembre 1954 économique». Dans ce panel, les avis ne sont pas tous pessimistes. Aux yeux de M.Boukhalfa, représentant de l'Agence de promotion et d'investissement (Andi), beaucoup de choses ont été faites pour promouvoir les activités des entreprises: «Les voyants de la situation économique et sociale sont au vert», c'est la prospérité économique. M.Boukhalfa a mis en exergue la baisse en matière de fiscalité et de parafiscalité de 34% à 19% de l'IBS. Mais sur le terrain, le représentant de l'Andi a reconnu qu'il existe certaines réticences. «Les banques n'ont pas suivi le rythme de l'évolution des PME», a-t-il déclaré.