Ça n'en finit pas à Melilia, ce territoire marocain occupé par l'Espagne, sur la côte méditerranéenne. La ville est en état d'alerte depuis déjà plusieurs jours. Violence et affrontements se succèdent, car les marocains du préside occupé de Melilia sont, on ne peut plus marginalisés par l'occupant. D'importants dispositifs de sécurité et de répression ont été mis en place pour imposer «un véritable état de siège» aux quartiers de la ville occupée. Tous les véhicules désirant entrer ou sortir du secteur gagné par les troubles, sont soumis au contrôle par de nombreux barrages érigés par les autorités locales, depuis le début des événements. En somme les Marocains de Melilia sont lassés de la politique de discrimination, dont ils font l'objet. Ces jeunes se considèrent ciblés par une exclusion «préméditée» de la liste des bénéficiaires du programme d'emplois mis en place par la délégation du gouvernement. Une marche de protestation a eu lieu la semaine dernière dans le but d'amener le gouvernement local à ouvrir des négociations directes avec les habitants et de libérer les personnes arrêtées, parmi lesquels figurent des mineurs. Les manifestants accusent les autorités locales de les avoir exclus dudit programme d'embauches, et qui prévoit l'emploi de près de 1.500 personnes à compter du mois de décembre prochain. Ces évènements traduisent le désarroi des jeunes Meliliens en proie au chômage qui sévit dans la ville occupée depuis le début de la crise économique en Espagne. Sur l'une des listes des bénéficiaires du programme d'emplois élaboré par la délégation du gouvernement, il est, en effet, très facile de relever des noms d'étrangers à la ville occupée et qui sont venus accentuer l'état de crise que vivent les Meliliens en s'accaparant, arbitrairement, leurs droits à l'emploi et à l'aide sociale. Un autre problème de taille qui préoccupe les Marocains de Melilia : l'enseignement. Dans les écoles réservées aux Marocains, ce sont des Espagnols qui dispensent les cours contre la volonté des parents qui ont maintes et maintes fois revendiqué le recrutement d'enseignants musulmans et l'élaboration de programme d'enseignement respectant les valeurs des Meliliens. À Melilia, la situation ne cesse de se dégrader. La pauvreté s'est accentuée de plus de 4% par rapport à 2008, avant de passer à un niveau plus critique avec la crise économique qui frappe de plein fouet l'Espagne. Et Mélilia n'a pas été épargnée. Ces évènements traduisent le désarroi des jeunes Marocains vivant à Mélilia en proie au chômage grandissant et qui caractérise la mal-vie.