Les ports algériens sont gérés par le compromis. La gestion du port d'Alger par le groupe émirati DPW (Dubaï Ports World) ne déroge pas à cette «règle». Les ports algériens sont gérés par le compromis. La gestion du port d'Alger par le groupe émirati DPW (Dubaï Ports World) ne déroge pas à cette «règle». La création d'un grand terminal pour développer l'activité dans les cinq années à venir, comme annoncé par DPW, semble désormais une chimère. Une révision du contrat de la concession serait envisagée, notent des observateurs. D'après les responsables de DPW (Djazaïr Ports World), il faut investir en urgence environ 500 millions d'euros pour en finir avec les problèmes des retards. D'après la vision de DPW, le port d'Alger pourrait recevoir 100 millions d'euros de nouveaux investissements et celui de Djen-Djen 400 millions d'euros pour devenir le second port à containers du pays. Mais, le groupe émirati veut que l'Etat supporte ses investissements. Le PDG de DPW (Djazaïr Ports World), Mohamed El Khader veut rassurer les responsables algériens, en annonçant que Djazaïr PW va investir pour moderniser les deux terminaux qu'elle gère mais pas toute seule. Il faut que l'Etat mette la main à la poche. Une tournure inattendue que prennent les modalités initiales de la concession. Le groupe émirati qui gère le terminal containers du port d'Alger depuis le 17 mars 2009 n'a pas apporté, comme prévu, un impact significatif sur la fluidité du trafic. Les opérateurs et les pouvoirs publics sont au bord de la crise de nerfs. Pour moderniser, DPW veut des investissements publics. Une politique du déjà vu, au temps de la gestion publique du port qui a englouti des sommes faramineuses qui ont servi, a contrario, à renforcer des clans et institué le compromis comme une norme de gestion. Annoncée comme la solution la plus appropriée pour adapter les ports à une gestion normalisée et moderne, la «formule» de concession de la partie containeurs à l'Emirati DPW a affiché déjà ses limites. Aujourd'hui et encore, le port algérois pâtit toujours des mêmes maux : retard de déchargement, équipements archaïques, personnel mal formé, syndicalisme intraitable... Certains observateurs vont jusqu'à dire que le contrat pourrait être révisé et que les «insinuations» de Mohamed El Khader vont dans ce sens. D'autres argueront que DPW n'a pas trop bien étudié la situation des ports algériens régis par des mentalités séculaires et des lobbies puissants. Cela est la cause principale des retards de la mise à niveau du port d'Alger, notent-ils. Nos interlocuteurs donnent l'exemple de l'installation du e système des trois fois huit, sept jours sur sept. «Les dockers, très syndiqués, travaillaient auparavant, en général, selon le modèle horaire administratif. En y mettant les moyens financiers et en gérant quelques débrayages, Djazaïr PW a péniblement institué le système des trois fois huit, sept jours sur sept pour faire tourner les ports à plein régime. Mais quelques accidents de travail ont rendu le dialogue presque impossible entre l'employeur et ses salariés. Le rythme de travail a baissé, durant une courte période, par un passage à vide dû à la renégociation des engins de manutention auprès d'opérateurs privés, qui n'ont pas raté l'opportunité pour demander des prix astronomiques». DubaïPW n'est pas donc sortie du cercle vicieux de la gestion publique des ports. Une gestion qui préconise le compromis. Pourtant, au début, DubaïPW était alléché par l'Algérie, qui constitue la principale zone de transit pour les pays africains et ceux de la rive nord de la Méditerranée. Le port d'Alger comptabilise, à lui seul, plus de 50% du trafic des marchandises hors hydrocarbures. Quelle est la mission de DPWorld ? Les négociations entre Dubai Port World et le gouvernement algérien pour la concession des terminaux à conteneurs de Djendjen et d'Alger avaient commencé en 2006, mais elles ont été à maintes reprises ajournées, à cause du syndicat qui était absolument contre l'installation d'une compagnie étrangère aux commandes des terminaux à conteneurs d'Alger et de Djendjen. Ces deux sociétés sont une joint-venture (50/50) entre DP World et les deux entreprises publiques algériennes. La première filiale, à savoir Djazaïr Port World (DPW), s'occupe de la gestion du port d'Alger. La société Djazaïr Port World a été officiellement créée le 15 février, avec un capital de 20 millions d'euros également détenu à 50% par chacune des deux parties. La société bénéficie d'une concession de 30 ans sur le terminal à conteneurs. Dubai Port en assure le management, tout en œuvrant à algérianiser l'encadrement. Par ailleurs, des investissements de 96,2 millions d'euros sont prévus, notamment dans le domaine des équipements et pour la mise en place d'un système de gestion informatique. Quatre portiques devraient être achetés en 2010, ce qui entraînerait un changement dans l'organisation du travail. DPW promet de faire passer le trafic d'Alger de 500 000 conteneurs par an à 2 millions dès 2012. Un projet qui ne peut être concrétisé sans les