Le contrat conclu entre le groupe émirati Dubaï Ports World et les deux entreprises portuaires d'Alger et de Djendjen a été qualifié par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, "d'opération lucrative pour le pays à plus d'un plan". Ce contrat "ne constitue nullement une vente ou une cession" par l'Etat mais se veut "un contrat d'excellence et une concession" dont les recettes en devise approvisionnent le Trésor, sans compter les investissements générés par ce contrat pour la modernisation, le développement et "l'assainissement" des deux ports, a précisé M. Ouyahia qui répondait aux interrogations des membres de l'APN lors de l'examen du plan d'action du gouvernement. Concernant les travailleurs, le Premier ministre précisera que la joint-venture algéro-émiratie est assujettie "à la loi algérienne". Ce contrat permettra "la création de nouveaux postes d'emploi, notamment au niveau du port de Djendjen", ajoute M. Ouyahia, précisant que le licenciement des travailleurs au port d'Alger "n'est pas de mise", en ce sens que ces travailleurs "préserveront leurs postes et jouiront de leurs droits". Après avoir rappelé les capacités et l'expérience dont dispose le groupe émirati Dubaï Ports World, classé troisième au niveau mondial, le Premier ministre a indiqué que ce partenariat "évitera au Port d'Alger des pertes estimées à 250 millions de dollars/an dues à la lenteur qui caractérise le rythme de débarquement". M. Ouyahia, qui a passé en revue la situation au port d'Alger, a soutenu que le débat suscité autour de ce contrat "pourrait être nourri par des groupes d'intérêt hostiles à toute action d'assainissement". A noter que le port d'Alger est considéré comme le plus important port commercial en Algérie. A lui seul, il assure près de 40 % des activités commerciales avec l'étranger. L'offre du numéro trois mondial de l'exploitation des terminaux à conteneurs ne se limite pas au port d'Alger. Rappelant que le groupe émirati Dubaï Port World (DPW) a signé, au mois de novembre dernier, le contrat de gestion des terminaux à conteneurs des ports d'Alger et de Djendjen, à Jijel. Le montant initial de l'investissement sera de l'ordre de 108 millions de dollars. L'objectif principal de cet accord consiste à apporter son expertise, à moderniser les deux ports algériens, les équiper et les préparer à accueillir les navires de quatrième génération . DPW se fixe comme priorité le désengorgement des ports. Un premier objectif d'une capacité de 800 000 conteneurs est déjà fixé. L'établissement de gestion portuaire de Djendjen prévoit un trafic de 2 millions de conteneurs par an et la création de 1500 emplois grâce au partenariat avec DPW. Ce port a traité, entre janvier et octobre 2008, 1,760 million de tonnes de marchandises contre 1,222 million de tonnes pour la même période de 2007. Possédant le plus important tirant d'eau en Méditerranée, Djendjen a, selon les experts, le potentiel de devenir la plus grande plate-forme portuaire du pays. Le groupe DPW gère actuellement 47 ports répartis sur les 5 continents ; il bénéficie de 30 années d'expérience dans ce domaine. 11 des terminaux qu'il gère sont certifiés ISO 28 000.