L'évolution du dossier relatif à la vente par la compagnie britannique British Petrolum de ses actifs en Algérie risque de connaitre le même cheminement, pour ne pas dire l'impasse, dans laquelle se trouve le conflit opposant l'opérateur Orascom Telecom Holding au gouvernement algérien. En effet, selon des sources algériennes anonymes, citées par le très respectueux Financial Times, notre pays oppose un niet catégorique à toute transaction autour de ce dossier, mettant en avant le fameux droit de préemption. La compagnie britannique, étouffée par le scandale de la marée noire dans le Golfe du Mexique qui l'a mise en difficulté financière, voulait se débarrasser rapidement de ses actifs algériens pour pouvoir faire face aux répercussions de la catastrophe, mais, apparemment pas à n'importe quel prix. Ce qui intéressait surtout le groupe pétrolier c'est une transaction avec un de ses partenaires, en l'occurrence le russe TNK avec lequel BP avait créé une joint-venture. Mais, selon toute vraisemblance, les autorités algériennes ne voient pas les choses sous le même angle, puisque d'après les sources citées par le quotidien économique britannique, l'Algérie serait opposée à la transaction et serait même prête à jouer le droit de préemption dans ce dossier. Une version déjà avancée par le journal électronique TSA, il y'a quelques semaines. Concrètement, les réticences algériennes se sont traduites par le refus opposé à BP de transmettre des informations sur les résultats de son activité en Algérie à TNK-BP, selon la joint-venture russe et une source bancaire. Le gouvernement algérien pourrait exercer son droit de préemption via Sonatrach. Ni BP ni Sonatrach n'ont souhaité commenter cette information du Financial Times. Mais, les autorités algériennes seraient plutôt favorables à un accord avec la compagnie nationale Sonatrach qui serait chargée de récupérer les actifs de BP en Algérie, évalué à quelques 3 milliards de dollars. En octobre dernier, le milliardaire Mikhaïl Fridman, le directeur de la compagnie russe TNK-BP avait saisi l'opportunité de sa présence à Alger dans le cadre de la visite du président russe, Dimitri Medvedev, pour tenter de forcer la décision de la reprise des actifs de BP. « Nous voudrions que l'avenir (des actifs algériens de BP) soit décidé de manière positive » en faveur de TNK-BP, avait-il déclaré. Mais, apparemment les choses n'évoluent pas comme l'espérait l'oligarque russe. Le gouvernement algérien, visiblement échaudé par l'épisode de la transaction controversée du rachat des cimenteries Orascom par le français Lafarge, ne voudrait surtout pas assister en spectateur à un accord dont, il n'a pas le contrôle, surtout qu'il intervient dans un domaine classé stratégique. Mais, faut-il le dire sur le plan de la communication, les autorités algériennes font preuve d'un mutisme incompréhensible, surtout que le dossier est maintenant traité par la presse internationale. A rappeler que BP est considéré comme le principal investisseur étranger dans notre pays, avec ses participations dans les deux gisements gazier d'In Amenas et d'In Salah, exploités en partenariat avec Sonatrach et le groupe norvégien Norway's Statoil. Avec une production totale de 18 milliards de mètres cubes par an, ils représentent le quart de la production nationale de gaz.