Photo : Slimene S.A. De nos jours, la clef essentielle pour un jeune pouvant lui ouvrir grandes les portes du monde du travail est le diplôme. Si pour certains ce sésame figure en bonne place dans leur Curriculum vitae, ce n'est pas le cas pour d'autres, parmi lesquels, pourtant, un nombre non négligeable maîtrise parfaitement un métier. Leur seul tort est d'avoir fait confiance à certains patrons d'entreprises ou chefs d'ateliers qui, par calcul étroit, les exploitent en noir sans les déclarer. En effet, combien de jeunes après des années de travail, se retrouvent, au bout du compte, sans aucune attestation pouvant justifier leur expérience acquise? Pour que ce potentiel que constitue cette frange de la jeunesse se transforme en une véritable force économique créatrice de richesse, la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Tipasa a fait de la réhabilitation de la main-d'œuvre expérimentée sans diplôme, qui évolue malgré elle à la lisière de la sphère de l'économie légale, son combat. Ainsi, depuis le 1er mars 2009, il ne se passe pas une semaine sans que la CAM ne délivre des diplômes à ces jeunes laissés-pour-compte. «Chaque semaine des commissions de la CAM, constituées notamment par des maîtres-artisans, organisent des tests aux jeunes ayant une expérience dans un métier. Au terme de celui-ci, la commission spécialisée donne son approbation pour la délivrance de diplômes pour les candidats méritants. Des fois la CAM accorde jusqu'à 30 diplômes par semaine», confie à ce propos Mme Mérabet, la présidente de la chambre. La CAM délivre des diplômes qui sont reconnus par l'Etat dans trois grands créneaux d'activités. A savoir les prestations de services (coiffure, mécanique…), production de biens (menuiserie...) et bien évidement l'artisanat qui est classé comme l'une des vocations premières à Tipasa. «Avec ce diplôme, le jeune, en plus de renforcer ses chances en vue d'être recruté par une entreprises, il peut surtout monter son propre affaire en souscrivant à l'un des dispositifs de création d'emploi mis en place par l'Etat, notamment l'Ansej et l'Angem» souligne la présidente de la CAM. Pour elle, le fruit du travail entrepris depuis l'année dernière par la chambre de l'artisanat a donné ses fruits. A ce propos, elle confie que grâce aux diplômes qui leurs avaient été délivrés, des jeunes porteurs de projets ayant ensuite bénéficié des avantages des dispositifs Ansej et Angem gèrent actuellement des affaires qui marchent bien. «À chaque fois que quelqu'un parmi eux nous rend visite, il ne tarit pas d'éloges envers la chambre. Car pour eux, la CAM leur a accordé la clef manquante pour qu'ils se frayent un chemin vers la réussite», révèle-t-elle. Le soutien de la CAM pour les sans diplômes maîtrisant un métier ne se limite pas à priori à ce niveau. Des cycles de formation en techniques de base de gestion de micro entreprises sont régulièrement organisés par la chambre en partenariat avec le bureau international du travail (BIT). «La CAM tient régulièrement des sessions de formation en gestion des entreprises à la faveur des porteurs de projet. A ce propos, il faut savoir que les encadreurs de ces cycles ont été formés par des formateurs appartenant au BIT. Ceux qui prennent part à nos sessions apprennent notamment les techniques de bases en management, communication et de la comptabilité. En un mot, la CAM à travers ces cours ambitionne d'offrir aux futurs jeunes promoteurs les outils d'une bonne gestion administrative de leur affaire», conclut Mme Mérabet.