Le consortium nippon Cojaal, chargé de réaliser le tronçon est de l'autoroute Est-ouest, n'est apparemment pas au bout de ses peines, et le chantier semble devenu maintenant comme un costume trop grand pour lui. Et pour cause, les énormes retards enregistrés dans la réalisation de l'ouvrage ne manquent pas de susciter l'ire des responsables algériens, courroucés par l'absence d'avancées notables dans la construction de la route ; contrairement à la partie prise en charge par les Chinois. Si les autorités algériennes avaient préféré user, jusqu'ici, de mise en garde pour amener le groupement japonais à redoubler d'efforts pour accélérer le chantier, cette fois-ci la situation semble avoir dépassé le cap de la menace. Et pour cause, le gouvernement algérien refuse carrément de payer le montant des travaux dus par l'entreprise japonaise qui avoisine 1,2 milliard de dollars. C'est du moins ce qu'a rapporté hier le célèbre journal nippon Asahi Shimbun. Selon le journal, qui cite une source proche du dossier non identifiée, l'Algérie a motivé son refus par le fait que le groupement japonais, mené par Kajima Corp, n'avait pas respecté les termes du contrat. Selon cette même source, Seiji Maehara, ministre japonais des Affaires étrangères nippon, qui vient d'effectuer une visite de deux jours à Alger, a évoqué le dossier avec son homologue algérien Mourad Medelci. Ce dernier lui aurait promis d'intervenir auprès de ses collègues du gouvernement pour un règlement rapide de la situation. Depuis quelques mois, les relations entre le groupement japonais et le gouvernement algérien se sont tendues. Les Algériens reprochent à Cojaal un énorme retard dans la réalisation du contrat. Le taux de réalisation ne dépasserait pas 35% actuellement. Ils lui reprochent aussi d'avoir menti sur ses capacités à mener à bien un tel projet. Cojaal aurait en effet des capacités financières limitées qui l'obligent à ralentir régulièrement les travaux faute de matériaux. Une situation qui n'a pas échappé aux autorités algériennes agacées par les écrits de presse récurrents sur le retard accusé par la partie de ce chantier confiée aux Japonais.