Presque une semaine après la réduction du quota de pêche de thon rouge de l'Algérie au profit de 4 pays méditerranéens, décidé à Paris, sans l'aval de notre pays, la position officielle de l'Algérie reste ambiguë. Si le ministre de la pêche, premier concerné, n'a pas manqué de dénoncer cette mesure arbitraire ainsi que ses initiateurs, celui-ci reste indécis quant à la conduite à tenir vis-à-vis des principaux protagonistes. On en veut pour preuve le changement de ton du ministre qui en l'espace de 3 jours est passé de l'apaisement à la menace. Invité jeudi dernier sur les ondes de la radio chaîne3, M.Abdallah Khanafou avait d'abord minimisé l'impact de la décision de la CICTA sur l'Algérie. Le premier responsable du secteur, avait alors expliqué au micro de la radio, que les pertes occasionnées seraient minimes (de l'ordre de 7 milliards de centimes au plus) et qu'il n'y avait pas de quoi en faire une tempête médiatique. « Qu'est ce que c'est que 418 tonnes » avait-il alors déclaré. Qualifiant cette décision et le traitement qui lui est réservée de « problème qui n'en est pas un ».Mais voila, aujourd'hui les choses ont semble-t-ils changé et l'Algérie aurait carrément menacé de quitter la CICTA si son quota de pêche ne lui était pas rétabli. Le ministre n'avait-il pas estimé les conséquences de cette décision à leur juste valeur ? Ou a-t-il simplement fini par s'aligner sur le ressentiment populaire qu'a engendré cette décision (la grande majorité de la presse nationale s'était emparé de l'événement). La polémique autour des visas pour la France, que les fonctionnaires du ministère n'ont pu avoir a temps pour participer à la réunion de la commission y est elle pour quelque chose. Quoi qu'il en soit, la position du ministre s'est, en tout cas, endurcie. « Si nous n'obtenons pas gain de cause, (...) nous pourrions aller vers des mesures extrêmes », aurait menacé le ministre selon TSA, évoquant jusqu'au « retrait de l'Algérie de cette organisation ». Le ministre a expliqué que l'Algérie n'avait pas pêché entièrement son quota « parce qu'elle n'avait pas d'armateurs pour pêcher le thon rouge », mais l'Etat a décidé de pallier ce manque en accordant des aides à hauteur de 60% du prix du thonier afin de pouvoir constituer une flottille. « C'est une décision que nous jugeons inadmissible », aurait-t-il ajouté. Le feuilleton continue.