C'est l'engouement général, autour des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat auquel on assiste depuis l'annonce d'une nouvelle loi fixant les modalités d'exploitation de ces terres, qu'on dit parmi les meilleures d'Algérie, et suscitent donc, un intérêt particulier. Selon le site Maghreb-Emergent.com, 65.000 exploitants sur les 218.000 touchés par la nouvelle loi, ont déjà déposé des dossiers auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural en vue de l'obtention d'un acte de concession. Ceci, avant même que les textes d'application de la dite loi ne soient publiés. Il y a lieu de signaler que ces terres, très convoitées, ne s'étendent que sur 2,5 millions d'hectares, répartis sur plus de 100.000 exploitations. Le reste des superficies agricoles utiles de l'Algérie (5,7 millions) appartiennent à des propriétaires privés. Les agriculteurs ont bien jusqu'à début 2012 pour le dépôt des demandes d'obtention d'actes d'exploitation par concession auprès de l'Office national des terres agricoles (ONTA), mais ces derniers ont l'air si pressés. Cette effervescence s'expliquerait par la nouvelle dynamique engagée par le ministère de l'Agriculture, déterminé à aligner des résultats positifs, dans les années à venir. Le département dirigé par l'omniprésent Rachid Benaissa ne lésine pas sur les moyens pour arriver au but, et cela les agriculteurs l'ont bien compris. Aides, appuis, formations, assistances, subventions, exonérations d'impôts et même des remontrances ont été faites aux exploitants agricoles par le ministre lorsque le contexte l'exigeait. La méthode Benaissa commence à donner ses fruits. Ce que prévoit la nouvelle loi Du coté des autorités officielles, on se réjouit du succès de l'opération, sachant qu'à l'expiration des délais l'ensemble de ces terres devra être récupéré par l'Etat. Grâce à cette nouvelle loi, les autorités souhaitent préserver la vocation agricole des terres contre toute forme de détournement, mais aussi encourager les plus performants parmi les exploitants agricoles et l'identification des plus indolents. Finie l'impunité : les exploitants seront désormais tenus de rendre des comptes. La concession sera désormais renouvelable au bout de 40 ans, contre le droit permanent de jouissance accordé jusqu'à présent. Une mesure qui permet à la tutelle de mieux veiller sur les exploitations et, surtout, de les récupérer en cas de manquement et d'exiger des exploitants de travailler les terres qui leurs sont concédées. Un réflexe que certains avaient étrangement perdu, comme des cas de ce type pourraient en témoigner. Selon les chiffres avancés par Maghreb Emergent, 11.900 exploitants sont accusés de détournement de terres agricoles publiques au jour d'aujourd'hui. Ils seront sans doute, retirés à leurs propriétaires actuels et redistribués à d'autres exploitants. Les agriculteurs sont loin d'être à plaindre dans cette histoire, pour autant. Ceux-ci sont autorisés à transmettre leur droit de concession à l'un des membres de leur famille, céder ce droit en vendant la concession, hypothéquer la concession pour bénéficier d'un crédit bancaire et financer l'exploitation, ou même s'associer à des partenaires de nationalité algérienne. Ce type d'opérations, a déjà montré ses preuves à l'étranger, notamment en Chine, au Maroc ou chez nos voisins tunisiens.