En mer, sur terre et dans l'air, ce fut le calme plat en Grèce ou rien ne va plus, où la vie a été en fin de semaine au point mort. Une grève générale a pratiquement paralysé le pays qui a manqué de transports aériens, maritimes et ferroviaires, dans le cadre d'une grève générale de 24 heures contre la deuxième vague de rigueur prévue dans le pays en 2011, incluant notamment des baisses de salaire dans les entreprises. C'est la septième grève qui fait que la Grèce soit en mode ralenti durant l'année qui s'achève. Les secteurs les plus touchés par ce débrayage national sont ceux des transports d'abord. Les 400 vols prévus au départ ou à l'arrivée de l'aéroport d'Athènes ont été annulés après le ralliement au mot d'ordre des contrôleurs aériens. Tous les traversiers ralliant les îles sont restés à quai également, tandis qu'une grève de 24 heures des journalistes privait le pays d'informations. La grève a également perturbé le cours normal dans les écoles, les hôpitaux, les tribunaux, les banques et les grandes entreprises publiques. Prévue au départ dans le cadre d'une journée d'action européenne contre la rigueur, cette grève a pris l'allure d'une mobilisation contre la généralisation à tout le secteur privé et aux entreprises publiques des coupes salariales, jusqu'ici infligées aux seuls fonctionnaires. Deux réformes sont en cours après leur adoption par le Parlement par 156 voix pour et 130 contre. L'une d'elle prévoit une coupe de 10% à 25% des salaires dans les entreprises publiques déficitaires (dont chemins de fer, transports urbains et télévision publique). L'autre permet aux entreprises privées de s'affranchir des accords de branche fixant des barèmes salariaux pour s'appuyer sur des conventions d'entreprise. Ces réformes sont réclamées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, pour continuer l'assainissement de l'économie grecque et comme préalable au déblocage prévu en février de la quatrième tranche de 15 milliards, du prêt de 110 milliards d'euros consenti au pays en mai pour le sauver de la banqueroute. Conforté dans les urnes lors d'un scrutin local début novembre, malgré un premier train de rigueur drastique lancé en 2010 (baisse des salaires des fonctionnaires et des pensions, report de l'âge de départ en retraite, réforme des collectivités locales), le gouvernement de Georges Papandréou affiche jusque là sa détermination à tenir fermement le cap, sous la pression des bailleurs de fonds. En échange, ceux-ci apparaissent prêts à donner leur accord pour que le remboursement du prêt soit rallongé au-delà de l'échéance initialement fixée à 2015, sur le modèle du délai de plus de sept ans dont bénéficie l'Irlande. L'objectif est de desserrer l'étau sur le pays qui souhaite retourner l'an prochain sur les marchés obligataires à long terme pour assurer lui-même le refinancement de sa dette.