Les secrétaires généraux des ministères de l'Hydraulique et de l'Agriculture ont présidés conjointement, durant la matinée d'hier au siège de la wilaya d'Oran, un regroupement régional sur le programme de l'hydraulique agricole2010/2014. Un débat technique durant lequel les deux hauts fonctionnaires ont exhortés les responsables locaux à plus de concertation « parlez-vous !» Dira le secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Cet appel à la concertation est une innovation pour nos administrations locales, habituées à la politique du guichet qui consiste à ouvrir des programmes et à attendre «le client». L'objectif, si l'on peut dire, attendu de cette réunion est d'abord un état des lieux concernant l'hydraulique agricole. Même, si les deux ministres de tutelle n'attendent finalement qu'un seul et unique chiffre à savoir «la quantité de surface irrigable mise en exploitation ou exploitable à plus ou moins court terme pour chaque wilaya.» Selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, « il est impératif de gagner quelques 600.000 à 700.000 ha de terre irrigable dans un proche avenir pour assurer la sécurité alimentaire du pays». Le processus retenu par le secrétaire général du ministère de l'Hydraulique se base sur 5 points. La valorisation de l'existant, à savoir les milliers d'hectares de terre irrigable sous-exploités ou quasiment à l'abandon. L'inventaire des retenues collinaires et les petits barrages non utilisés. L'inventaire des eaux non conventionnel, entendre par là, les possibilités d'utilisation des eaux usées recyclées par l'agriculture. Et enfin, l'économie de l'eau, à savoir la révision des systèmes d'irrigation. Cette réunion se veut aussi le premier pas d'une nouvelle démarche dans l'approche du problème hydro-agricole qui met beaucoup plus l'accent sur l'approche locale que sur les décisions centralisées. Grande consommatrice d'eau, l'agriculture est connue aussi pour son gaspillage de la ressource hydrique, une denrée trop rare sous nos climats. Cette préoccupation amènera un participant à soulever le problème de la redevance, car finalement cette eau utilisée et gaspillée par le secteur agricole à un prix. « Une décision politique», selon les deux hauts fonctionnaires. Il semble d'ailleurs à ce niveau que les approches des deux secteurs divergent quelque peu. Alors que le secteur de l'hydraulique compte mettre en place une police de l'eau, et pour cela le secrétaire général du ministère annonce la création de 400 postes au niveau national. Son homologue de l'agriculture nuance quelque peu «le tout répressif» de son collègue et préfère parler de culture de l'eau et de système de protection de la production hydrique. Le secrétaire général du ministère de l'Hydraulique a appelé les responsables des Chambres d'Agriculture, présents à la réunion, à sensibiliser les agriculteurs sur les choix culturaux de leurs adhérents. «Il n'est pas logique d'épuiser nos ressources hydriques pour arroser des champs de pastèques et de melon», dira le secrétaire général du ministère de l'Hydraulique.