Finalement la campagne labours semailles s'est bien passée, aux dires du ministère qui a souligné que «la présente campagne a été marquée par la mise en place du comité de suivi de la campagne, Finalement la campagne labours semailles s'est bien passée, aux dires du ministère qui a souligné que «la présente campagne a été marquée par la mise en place du comité de suivi de la campagne, installé au niveau de l'ensemble des Directions des services agricoles (DSA), le maintien du guichet unique regroupant l'ensemble des services (OAIC-BADR-CNMA) facilitant et simplifiant l'accès au crédit pour l'acquisition des intrants, la mobilisation des Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) pour assurer la disponibilité des semences et engrais». Les céréaliculteurs de la wilaya d'Aïn Témouchent qui attendent encore la livraison des semences et iront jusqu'au sit in devant la DSA, un événement en soi pour ces agriculteurs qui ne comprennent plus rien «la wilaya d'Aïn Témouchent n'est peut être pas en Algérie.» Déclare l'un d'eux. Il s'agit là, bien entendu, d'un cas isolé, la wilaya d'Aïn Témouchent étant un cas très particulier, elle n'a pas envie d'être une région agricole malgré d'énormes atouts tel que la fameuse plaine de M'lata et ces 50.000 ha, au bas mot. L'emblavement de quelques 2,6 millions d'hectares, c'est d'abord le bassin des Isser, la vallée de la Soummam, Massif de Mahouna, vallée de la Seybouse, Oued Rhiou, plaine de la Mekerra, Plateau du Dahra et bien sûr la Mitidja. Voila donc, globalement, le véritable grenier à blé de l'Algérie. Globalement, ces terres traditionnellement céréalières, représentent environ 2 millions d'hectares, mais il y a aussi les terres et les exploitations les plus médiocres - car en Algérie tout le monde fait de la céréaliculture - et qui représentent environ 1 million d'hectares. Le dernier recensement fait ressortir que la céréaliculture est dominante dans 60% des exploitations agricoles. «Les chiffres annoncés par le ministre de l'agriculture, constituent en fait un pré-bilan, qui n'a rien de particulier sinon l'effet d'annonce.» Souligne un universitaire. La céréaliculture, jachère comprise, c'est invariablement 80% de la surface agricole utile (SAU) du pays, avec quasiment 50% de jachère. Bon an mal an, la sole céréalière tourne autour de 3 millions d'hectares. Quant à l'utilisation de semences certifiées, qui est de 1,2 millions de quintaux, ramenée à la surface emblavée nous donne 46 kg à l'hectare. Cela n'est pas synonyme d'une amélioration des pratiques céréalières. Du temps de l'autogestion, la moyenne algérienne était de 28 kg par hectare pour un rendement de 6 quintaux alors qu'en Tunisie et au Maroc elle était de 14 kg avec des rendements respectif de 12 et 15 quintaux à l'hectare. L'utilisation des semences certifiées ne suffit pas si les protocoles de cultures ne sont pas respectés. En fait, il suffit de se balader en rase campagne pour voir que nos paysans n'ont pas vraiment changé leurs habitudes. «Après le pacage estival des chaumes, un coup de cover-crop et un semis sur un lit motteux. Voila donc les façons culturales de nos céréaliers.» Déplore un technicien. Concernant l'utilisation de la fertilisation de fond, sensée améliorer la productivité et surtout réduire la jachère, une pratique ancestrale qui permet aux terres de reconstituer des réserves, le chiffre de 450.000 ha de terre engraissée, cité par le ministre laisse perplexe. Car, ramener à la surface emblavée il ne représente que 17,5%. Ce qui, bien entendu, est vraiment insignifiant. Concernant les quantités globales d'engrais livrés aux céréaliculteurs, cela laisse sceptique plus d'un ; «il faudrait peut être vérifier leur réelle utilisation pour la céréaliculture.» Signale le même technicien, d'un regard entendu.