Le plan national des urgences médicochirurgicales et du SAMU (PUMC) sera présenté par le docteur Gênar. Qui commencera par faire un état des lieux peu reluisant. Alors que le SAMU existe depuis plus de 15 ans, il n'a toujours pas de texte le régissant à l'exception d'un vieux décret datant de 1994. Alors que partout dans le monde le service d'urgence est la pierre angulaire de l'hôpital. Chez nous il est le mouton noir ; sous équipé, mal géré et mal encadré. Il est celui des proscrits et des nouveaux venus dans les hôpitaux. La grande majorité des médecins affectés aux urgences sont des généralistes, il n'y aurait que 1,65% de spécialistes affecté aux UMC. La durée du séjour d'un patient varie de 2 à 10 jours, alors qu'elle ne devrait pas excéder les 48 heures. La prise en charge des urgences se fait à 80% dans les CHU et seulement 20 % dans les autres structures de santé publique. C'est exactement l'inverse qui devrait se faire selon le conférencier. La réorganisation de ce segment de la santé publique se fera donc en totalité. D'abord, le projet d'une nouvelle assise juridique, des statuts pour les UMC et le SAMU serait, dit-on, en cours de préparation. Une nouvelle pyramide de prise en charge des malades serait prévue. Cette dernière intégrera l'ensemble des structures sanitaires, de la salle de soins de campagne jusqu'aux CHU, en passant par les polycliniques. Le nouvel organigramme prévoit même des services d'urgences à caractère régional. Pour l'exemple, le conférencier citera les grands brûlés. Cette organisation est basée sur l'analyse des interventions réalisées par les services d'urgence du pays. Selon les experts 90% ne sont pas des urgences. Il faut dire que cela est bien connu. Personne n'ignore que pour la consultation la plus anodine dans une structure de santé publique, il faut une connaissance, utiliser le raccourci de l'urgence est donc bien pratique. La pyramide chiffrée par le ministère estime les besoins nationaux, en matière de services d'urgence à 787 points, 187 EPH et 14 CHU. En matière de moyens humains et matériels, la réorganisation prévoit quelques 381 médecins généralistes et 220 médecins spécialistes. Il est vrai qu'un service d'urgence médicochirurgicale ne pourrait certainement pas fonctionner sans chirurgiens, radiologues et médecins réanimateurs. En fait, ce qui semble donner le plus de soucis au conférencier, ce sont les chauffeurs « une denrée rare » selon lui. Il est vrai aussi que lorsqu'il faut payer de sa poche le moindre anicroche sur le véhicule médicalisée, alors que le salaire ne dépasse pas les 25.000 DA, il n'y aura certainement pas beaucoup de postulants. Le PNUMC prévoit le recrutement de 381 chauffeurs d'ambulance. Les points d'urgence seront bien entendu équipés d'ambulance. Le programme prévoit 91 ambulances médicalisées et des véhicules légers pour le transport des malades. Selon le conférencier le ministère de la santé prévoit, dans son organisation, l'intégration des différents moyens de secours tels que les services de la protection civile. Enfin, les nouveaux services d'urgence ne devront plus se contenter des miettes dans les budgets des hôpitaux. Ils seront dotés de budget-programmes. Avant de clore son intervention le conférencier ajoutera que le ministère s'attache à mettre à jour les plans Orsec qui, bien entendu, intègre - pour ne pas dire reposent- sur les services d'urgence. A noter aussi qu'en matière de formation, il est prévu la création d'une académie pour la médecine urgentiste et un centre de formation pour le personnel paramédical.