Comme expliqué un peu par tout, par la presse, les politiques, les économistes, et les opérateurs économiques eux-mêmes, la dernière flambée des prix des produits de base en Algérie est due à leur hausse sur les marchés internationaux. Selon M. Salah Mouhoubi, politologue, économiste et expert financier, invité hier sur les ondes de la chaîne 3, les pays émergents, comme la Chine et l'Inde font grimper les prix des denrées de base, notamment à cause de leur demande croissante. les habitudes alimentaires des ces populations changent, de par l'amélioration de leur niveau de vie, et cela influe sur les marchés internationaux. Evidement, les premières victimes de ce boom de la consommation dans ces pays en pleine mutation, sont les Etats importateurs, comme le notre. L'Algérie importe en grande partie ses besoins en sucre, en lait ou en intrants pour la production d'huile. Les conséquences, elles, sont connues de tous. L'Etat détaxe Pour contenir, l'inflation et surtout la grogne populaire, l'Etat a décidé depuis Vendredi des mesures strictes et claires, en faveur d'une stabilisation des prix. Au lendemain de la flambée des prix qu'a connu le pays, les autorités viennent de procéder à la suppression de certaines taxes pour préserver le pouvoir d'achat des Algériens. Il s'agit de l'IBS, de la TVA ainsi que des droits de douanes, qui n'existent plus dans le cas des intrants pour la production de sucre et d'huile. Normalement, ces produits de base devraient connaître des baisses significatives de prix dans les prochains jours. Spéculation: la racine du mal Mais la hausse en elle-même des prix sur les marchés mondiaux n'est pas la seule cause de l'inflation qui sévit chez nous. Depuis les dernières flambées des prix, aux enchaînements dramatiques, et aux stigmates encore béantes, les spéculateurs, désignés pour coupables, sont accusés de tous bords. Longtemps négligée, ou prise à la légère,la spéculation et son effet néfaste sur l'économie algérienne vient encore une fois d'éclater au grand jour. La chasse aux sorcières a commencé. «Les spéculateurs mettent de l'huile sur le feu» selon M. Mouhoubi fervent défenseur d'une ligne dure à leur encontre. «L'Etat ne peut pas accepter que l'ordre public soit troublé de cette manière, à cause de la spéculation. Ces derniers doivent être sanctionnés». D'après l'expert, les sanctions à leur encontre doivent être sévères, à l'image d'une annulation du registre de commerce, ou même des poursuites pénales. Les lobbies où s'exercent la spéculation et une certaine mafia doivent être démantelés. Pour le moment l'Etat se contente d'un avertissement. «Il est interdit à quelques opérateurs que ce soit de se substituer a l'Etat dans l'imposition de procédure, ou de délais excessifs pour fournir les grossistes distributeurs, notamment pour ce qui est des produits de bases». Mais des mesures bien plus strictes pourraient intervenir à l'avenir. A bon entendeur.