Les effets de la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne ont démontré qu'il n'y avait pas eu vraiment ce qu'attendait notre gouvernement ni nos opérateurs économiques algériens. En fait, M. Mourad Goumiri, enseignant à l'université d'Alger et conseiller commercial membre du Cnes, a indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III, que l'accord d'association avec l'Union européenne, est un " accord politique " beaucoup plus qu'économique. Il dira que " nous n'étions pas prêts ! " contrairement au Maroc et à la Tunisie. Affirmant que l'Algérie a précipité de signer cet accord faisant savoir que " nous n'avons pas de produits à exporter à part les hydrocarbures, nous n'avons ni agriculture, ni industrie ". Pour sa part, l'expert international le Dr Salah Mouhoubi, abondant dans le même sens, affirmera que la conjoncture où l'Algérie a signé l'accord d'association avec l'Union européenne, est une période très difficile, faisant allusion au " terrorisme ". Fort de ce constat, il dira que l'Algérie devra renégocier le contrat et essayer de l'adapter avec la nouvelle conjoncture qui répond aux nouvelles données. Ajoutant que l'Algérie devra développer les méthodes de négociation, tout en insistant sur la nécessité d'ouvrir le débat. Le Dr Salah Mouhoubi, au sujet des inconvénients de cet accord, en dressant un tableau noir, il dira que l'impact de cet accord est négatif sur l'économie algérienne il n'est pas bénéfique. Avant d'ajouter que le contrat a été signé sans consultation d'experts ni des opérateurs économiques algériens, d'où le résultat, a-t-il dit, " l'Algérie a perdu des milliards ". Tout en expliquant que ce qui nous manque réellement ce ne sont pas les hommes ou les moyens c'est surtout un manque de vision, a-t-il relevé. Sur un autre chapitre M. Mouhoubi a souligné que le marché de l'Union européenne taxe nos produits, citant aussi les difficultés de distribution du gaz sur le marché. Tout en sachant que sur le plan commercial les deux parties ont convenu d'une approche progressive dans le démantèlement des droits de douane dans un espace géographique bien défini. Pour rappel, l'Algérie importe actuellement pour un montant de plus de 10 milliards de dollars, et exporte pour plus de 18 milliards de dollars. Dans ce cadre, cet expert a abordé les droits de douane appliqués et les barrières tarifaires imposés par l'Union européenne sur nos produits. Par ailleurs, M. Mourad Goumiri, a tenu à attirer l'attention du gouvernement à ne pas ouvrir le secteur des finances et assurance au marché de l'Union européenne, tout en argumentant que ces secteurs sont fragiles. Abordant les conséquences de cet accord, il dira, qu'elles sont néfastes. A ce sujet, il ajoutera qu'il faut qu'il y ait une stratégie, et que la réalisation de cette dernière doit se faire avec la participation de tous les opérateurs économiques ainsi que les experts en la matière. Interrogé sur les répercussions de la crise économique sur l'économie algérienne le Dr Salah Mouhoubi, dira l'Algérie sera affectée par la crise financière internationale. A cet effet, il a fait remarquer que le système financier de notre pays est déconnecté du système financier international. Malgré que nos officiels disent que nous seront épargnés de cette crise, cependant si elle se transforme en récession, l'économie algérienne en ressentira les effets. M. Mouhoubi a fait savoir que l'Algérie n'a pas d'économie. La crise financière mondiale affectera notre Algérie à travers deux paramètres : le prix du pétrole et la valeur du dollar. En d'autres termes, l'économie algérienne est en connexion avec l'économie mondiale principalement par son commerce extérieur (la vente d'hydrocarbures) et par les placements de ses réserves de change. Pour rappel, une délégation de la commission européenne a entamé une visite de travail en Algérie durant les 2 et 3 février. Cette dernière a été conduite par Thomas Dupla Del Moral, directeur "Proche et Moyen-Orient, Méditerranée du Sud" à la direction générale des Relations extérieures. Cette délégation a mené des consultations avec les autorités algériennes sur l'état et les perspectives de la coopération algéro-européenne.