Selon certaines sources, les établissements de la formation professionnelle, victimes de leur succès, seraient au bord de la saturation. En effet, depuis quelques années la formation professionnelle connaît un engouement impressionnant, faisant de plus en plus d'adeptes à chaque nouvelle rentrée. Rien que pour l'année scolaire 2010/2011, quelques 300.000 jeunes se sont inscrits à un établissement de formation, selon les chiffres officiels, portant leur nombre global à 600.000. Des indications émanant de responsables, reprises par la presse, renseignent de saturations des établissements pour bientôt. L'école de la 2ème chance serait-elle pour autant en péril ? Non, semble-t-il. Oui, la ruée des jeunes algériens sur la formation professionnelle étrangle quelque peu ce segment, oh ! combien important dans la sphère socio- économique du pays, mais c'était sans compter sur ses capacités de redéploiements. Malgré les rumeurs et les indications, fournies pourtant par des responsables du ministère de tutelle, M. Akli Hamami, inspecteur général de la formation professionnelle, invité hier sur les ondes de la chaîne 3, s'est voulu rassurant. Non seulement l'offre des établissements de formation est grande, mais les capacités de redéploiement le sont d'autant plus. Selon M. Hamami, le département de la formation professionnelle dispose de 246.000 postes de formation dont 64.000 en formation résidentielle et 68.000 en apprentissage, en plus d'autre dispositifs de formation destinés aux jeunes sans niveau de scolarité requis, aux jeunes en préformation, ainsi que pour la femme au foyer, femme rurale, etc. «Nos établissements en formation résidentielles disposent d'une capacité de plus de 300.000 postes de formation en simple brigade (…), nous avons également le mode de formation par apprentissage dont les potentialités de placement sont élevés, (…) et la formation à distance qui a des capacités de prise en charge infinie», a déclaré le responsable. Le département prévoit un redéploiement des centres de formation en cas de besoin et une utilisation maximale des capacités. « Nous allons faire appel, s'il le faut, à la double brigade», a-t-il ajouté. La prochaine rentrée s'annonce laborieuse. Celle ci est prévue pour… février prochain. La formation professionnelle plus adaptée que l'université Pour répondre aux exigences du marché de l'emploi, et préparer au mieux les jeunes formés à intégrer le monde du travail, nombre de mesures ont été instaurées de nos jours par le département de M. Hamami, dans ce sens. «Notre objectif constant et d'adapter continuellement et régulièrement notre formation aux exigences du marché de l'emploi et aux besoins de l'économie nationale», a-t-il déclaré au micro de la radio à ce sujet. Des dispositifs ont ainsi été mis en place pour améliorer la qualité de la formation, la certifier, et valoriser les qualifications des travailleurs. Des partenariats ont également été instaurés dans plusieurs secteurs. Mieux, des formations de courtes durées permettent de nos jours aux jeunes travailleurs de bénéficier d'une formation complémentaire destinée directement à leurs emplois. Enfin, des actions sont entreprises en matière d'aide à l'insertion professionnelle en partenariat avec l'Ansej l'Anem et la Cnac. Destiné aux premiers abords, aux exclus du système scolaire classiques, la formation professionnelle attire également les universitaires. La métamorphose du marché de l'emploi en Algérie étant ce qu'elle est, il semble que la formation professionnelle s'adapte mieux aux mutations de l'économie algérienne que l'enseignement supérieur. Les étudiants trouvent toutes les peines du monde à accéder à des formations de courtes durées, à la carte, spécialisée ou en marge de leur profil dans les facs. Cela expliquerait le succès de la formation professionnelle. D'ailleurs, d'après certains initiés, le nombre des universitaires qui se tournent vers la formation professionnelle pour parfaire leur qualification est incalculable. Exit les concours d'entrée qui restent dans certains cas, du fait du prince, les droits d'entrées exorbitants et les plannings inflexibles. La formation professionnelle à la cote. Dans certains pays celle ci a carrément détrôné l'enseignement supérieur. Enfin, les jeunes au niveau scolaire très faible ne sont pas en reste. Une alternative s'ouvre à eux en certaines préformations, destinées à relever le niveau des candidats. Ces derniers bénéficient à l'issue de cette préformation qui varie entre 6 et 12 mois vers une formation, soit en apprentissage soit en formation résidentielle.