Liberté : Quel est votre programme des réformes pour la formation professionnelle ? Tout d'abord, permettez-moi de rectifier un lapsus que tout le monde commet. Il s'agit du ministère de l'Enseignement professionnel et non plus du ministère de la Formation professionnelle. C'est important de le signaler car cela entre dans le cadre de la refonte de la politique du secteur qui est de faire valoir les compétences pédagogiques, tout en introduisant les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le cadre de la mondialisation et de l'économie de marché. Car, si nous voulons inciter l'investissement, il faut que les opérateurs économiques trouvent sur place une formation et de la main-d'œuvre qualifiée. Ce qui nous a amenés à mettre en place le bac professionnel pour répondre à ce besoin, en proposant une formation qualifiante et professionnalisante. En deuxième lieu, l'introduction du bac professionnel va permettre à toutes les familles de voir leurs enfants poursuivre leurs études à l'université, ce qui valorisera notre secteur, avec l'introduction du bac professionnel. Notre politique, aujourd'hui, vise à s'introduire dans la mondialisation à travers la mise en place d'une formation de qualité qui répond aux attentes du marché. Et c'est en étroite collaboration avec les différents ministères, l'Education nationale, l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, que nous nous attelons à mettre en place des passerelles afin qu'il y ait une cohésion et une continuité pour les candidats au bac professionnel. Quels sont les objectifs du bac professionnel ? Le bac professionnel est un projet qui date de l'an 2000, initié par mon prédécesseur, M. Karim Younès. Ce projet est le fruit de deux années de travail, fourni par une équipe de professionnels du secteur présents sur le terrain. Aujourd'hui, il est arrivé à maturation car nous sommes en phase d'expérimentation avec une expérience pilote que nous menons dans six établissements à travers le territoire national, avec 280 élèves inscrits, et qui connaît un engouement extraordinaire compte tenu des nombreux appels téléphoniques et du courrier que nous recevons chaque jour depuis le début de son initiation. Quant à son application, nous attendons la procédure normale auprès des services du gouvernement au cours de cette année 2003. Le bac professionnel est pour moi d'abord professionnalisant, à travers ses 32 semaines de présence en entreprise pour un cursus qui durera quatre années. Ensuite, ces élèves disposeront, à la fin de leur formation, d'un diplôme et d'une expérience qui leur permettront d'entrer dans le monde du travail et, s'ils le désirent, poursuivre leurs études dans le supérieur. Il faut savoir que le baccalauréat en général est le premier diplôme universitaire. Aucun diplôme en Algérie n'a fait l'objet d'autant d'attention et de préparation. Il faut absolument que les citoyens sachent que ce diplôme est académique et professionnalisant et qu'il peut mener vers le monde du travail et vers l'université. Le succès que connaît ce projet démontre qu'il existe une intelligence expérimentale qui attire les enfants vers ce type de formation qu'est le bac professionnel. M. O.