Au-delà du triste bilan qui marque les cœurs, les récents évènements survenus en Algérie laissent d'autres traces qui témoignent d'une grande confusion, conséquence d'un jusqu'auboutisme entre les différents et nombreux intervenants dans le système de la « distribution des ordres et contre-ordres » autour des prix, des taxes, des droits de douanes et… j'en passe. C'est comme si l'on voulait ménager le chou et la chèvre, sans grand espoir d'y parvenir puisque si le problème a été provisoirement réglé dans un sens, il se retrouve aujourd'hui posé inversement au profit des divers importateurs. Ils viennent d'obtenir du gouvernement « un cadeau inespéré » : une suppression de toutes les taxes sur l'importation de sucre blanc, soit un total de 52,1 %. Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. C'est le résultat d'une fin de semaine sanglante. Le sucre n'est qu'un ingrédient dans la batterie de cuisine en Algérie. Mais non des moindres. Avec la farine dont le prix risque de jouer au yoyo dans les prochains mois compte tenu du coût du blé, l'huile est dans la liste d'épicerie qui sème la confusion ces jours-ci. Deux poids, deux mesures, disent certains. Tout est sous contrôle, répliquent d'autres. L'important c'est de voir clair dans les décisions et contre-décisions afin de ne pas envenimer la situation et de garder le cap droit sur la stabilité et la stabilisation afin, encore une fois, de jouer au pompier quand le feu est pris et que tout le monde en Algérie soit encore une fois mal pris. À condition, bien évidemment, de tirer les enseignements pour une politique des prix plus sereine, plus sensée. Car, il faut le rappeler, une seule fin de semaine mouvementée coûtera à l'Etat quelque 30 milliards de DA (environ 300 millions d'euros), a indiqué mardi un responsable au ministère du Commerce. «L'intervention immédiate de l'Etat pour faire baisser les prix des stocks du sucre et des huiles alimentaires déjà en circuit doit coûter environ 3 milliards de DA au Trésor public alors que les exonérations douanière et fiscales, visibles dès la mi-février, vont engendrer pour l'Etat un manque à gagner de quelque 23 milliards de DA», a déclaré à l'APS le conseiller du ministre du Commerce chargé de la Communication. Bien sûr, sans compter les dégâts causés un peu partout à travers le pays.