La croissance économique serait seulement de 2,4% en 2010. C'est ce qui ressort de la dernière publication, jeudi dernier, de la Banque mondiale intitulée Global Economic Prospects 2011. Pour rappel, le gouvernement indiquant, dans la Loi de Finances complémentaire 2010, que « La croissance économique baissera légèrement par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale (Loi de Finances 2010 NDLR), elle s'établira à 4% contre 4,6% initialement prévus dans un contexte qui restera marqué par une baisse de la demande de gaz sur le marché international. Hors hydrocarbures, la croissance économique se situerait en 2010 à 6% contre 5,5% dans la loi de Finances initiale». La baisse a donc été plus forte que prévue. Le rapport explique cette contre performance par la une faible production du secteur des Hydrocarbure. Cependant la Banque mondiale prévoit des perspectives meilleures en 2011 pour l'Algérie. Le document relève que la croissance économique de l'Algérie, devra s'établir à 4,1% en 2011 et en 2012. D'autant que, l'Algérie, indique le rapport, poursuit « sa politique budgétaire expansionniste », en mettant en branle un programme d'équipement public doté d'une enveloppe de 285 milliards de dollars pour la période 2010 à 2014. Cette politique budgétaire, relève le rapport, va mettre le budget en position de déficit pendant un certain temps. En 2010 le déficit budgétaire est estimé à 9,5% du produit intérieur brut (PIB). La balance des comptes courants restera, par contre, positive. Elle est évaluée à + 6,2% du PIB en 2011 et à +3,4% en 2012 contre +4,6% en 2010. Selon la banque mondiale l'Algérie a reçu 2 milliards de dollars d'investissement étrangers en 2010, contre 2,39 milliards de dollars en 2009, 2,65 milliards en 2008. Enregistrant une baisse relative. L'Algérie a enregistré 1,66 milliards de dollars en 2007 et 1,081 milliard de dollars en 2005. La banque mondiale précise qu'entre 2009 et 2010, c'est toute la région MENA (hors pays du Golfe) qui a enregistré une baisse des IDE qui sont passés à 28,35 milliards de dollars en 2010 contre 32,17 milliards de dollars en 2009. «Pour les pays en développement de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, la légère reprise de la croissance en 2010 reflète à la fois l'amélioration de la situation extérieure et la poursuite des effets des programmes de relance budgétaire antérieurs» explique la Banque mondiale. La hausse des prix du pétrole enregistrée durant l'année a profité aux pays en développement exportateurs de pétrole, tandis que la reprise survenue dans certaines parties de la zone euro et la croissance des pays à revenu élevé du Conseil de coopération du Golfe (GCC) ont contribué à la reprise des exportations, des transferts de fonds des migrants et du tourisme. Après avoir affiché une expansion de 3,3 % en 2010, la région devrait afficher des gains plus solides en 2011 de 4,3 % et en 2012 de 4,4 % en raison de la poursuite de l'augmentation de la demande intérieure, du raffermissement des marchés des exportations et du maintien des prix du pétrole à des niveaux élevés. Par contre, la banque mondiale s'inquiète de la hausse des prix des produits alimentaires. La banque mondiale estime le renchérissement des prix des produits alimentaires constitue une grande préoccupation pour la majorité des pays de la région Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Les prix de tous les produits de base, hors énergie, ont grimpé avec des pressions considérables sur les prix des céréales, en raison des baisses des exportations russes et ukrainiennes, explique la banque mondiale, précisant que les importations des produits alimentaires représentent une proportion très importante dans les importations globales des pays de la région Moyen-Orient et d'Afrique du Nord notamment au Maghreb et en Egypte. Selon la Banque mondiale, les importations de produits alimentaires représentent 17% de la facture totale des importations en Algérie, et 7% de celles de la Tunisie. Les céréales, indique le rapport, constituent 7,5% de la facture des importations de l'Algérie et 4% de celles de la Tunisie. Selon le rapport, le niveau relativement élevé des prix alimentaires a eu des effets mitigés. Dans de nombreuses économies, la dépréciation du dollar,l'amélioration des conditions locales et le renchérissement des biens et services ont eu pour conséquence de maintenir la hausse des prix réels des denrées alimentaires à un niveau inférieur à celle des prix en dollars des produits alimentaires faisant l'objet d'échanges internationaux. «Toutefois, la hausse de plus de 10% des prix des denrées de base, observée au cours des quelques derniers mois, impose une lourde charge aux ménages de pays où règnent déjà une grande pauvreté et la malnutrition. Par ailleurs, si les prix mondiaux des aliments continuent d'augmenter parallèlement à ceux d'autres produits de base essentiels, il n'est pas exclu que la situation observée en 2008 se reproduise», a fait remarquer Andrew Burns, responsable de l'équipe chargée de l'analyse des impacts macroéconomiques mondiaux au sein du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale. Sur le plan mondial, le rapport estime qu'après le rebond opéré à la fin de la crise, l'économie mondiale entre dans une nouvelle phase caractérisée par une croissance plus lente, bien que toujours solide, cette année et l'année prochaine, imputable pour presque moitié aux pays en développement. La Banque mondiale estime que le taux de croissance du PIB mondial, qui a atteint 3,9 % en 2010, redescendra à 3,3 % en 2011 avant de s'établir à 3,6 % en 2012. Les pays en développement devraient afficher des taux de croissance de 7 % en 2010, 6 % en 2011 et 6,1 % en 2012. Ils continueront d'enregistrer une expansion plus rapide que les pays à revenu élevé pour lesquels les taux indiqués par les projections sont de 2,8 % pour 2010, de 2,4 % pour 2011 et de 2,7 % pour 2012.