Rares, pour ne pas dire très rares sont les étalages dans les magasins algériens de détail où les prix sont clairement affichés. Le plus souvent, ils brillent tout simplement par leur absence et, c'est l'occasion où ne jamais de donner libre cours à la valse des prix qui suffoquent et qui étouffent au moment de sortir le porte-monnaie pour la saignée qui se fait à la tête du client. Vêtements et chaussures, fruits et légumes et autres produits de consommation courante font rougir la mercuriale qui s'affole, le barème qui prend l'ascension. Pourtant, dans un passé très récent, il était de plus en plus question de l'obligation faite aux commerçants d'étiqueter tous les produits et articles qui garnissent les étagères et les vitrines. Malheureusement, force est de constater qu'encore une fois aucun suivi n'est effectué par les services compétents pour protéger le pouvoir d'achat des consommateurs saignés de plus en plus par les avides du gain facile et de la fortune rapidement cousue, vite ficelée sans foi ni loi. Le drame est de constater que les commerces « licites » emboîtent le pas au marché informel dont l'ampleur dépasse l'imagination, tous secteurs confondus. À un point tel que le spectacle qu'offrent certaines artères laisse croire que ce n'est ni plus ni moins que les commerces « légaux » qui se déploient sur les trottoirs pour échapper à tout contrôle, laissant croire qu'il s'agit, du coup, de trabendistes qui s'en donnent à cœur joie sur le dos des consommateurs qui ne savent plus à quel saint se vouer pour échapper à la loi du silence des prix. À l'anarchie des tarifs. Si les devantures légales limitent leur pratique à ce qui semble et ressemble aux articles plus ou moins réglementaires, le trottoir en avant, lui, regorge de produits introduits en Algérie par des chemins détournés. Autant dire, qu'il s'agit clairement de la foire au village, de la foire des souks de pays voisins avec leurs kaftans, leurs tenues féminines traditionnelles et autres babouches dont les prix brûlent les doigts et vident les porte monnaies et qui s'élèvent à des dizaines de milliers de dinars sonnants et trébuchants. Ce qui est valable pour les vêtements l'est en plus dramatique pour les produits indispensables dans la table quotidienne, surtout en cette période de Yanayer, célébrée cette année très largement dans nos villes et villages. D'un peu partout dans le pays, des voix s'élèvent pour demander, réclamer un contrôle permanent et systématique des prix et ne pas attendre des débordements pour commencer à réfléchir sur le comment de la protection du pouvoir d'achat, sachant au départ que les moyens s'affaiblissent de plus en plus pour faire face à la cherté de la vie. Et au président de la chambre de commerce et d'industrie, Tahar Kelil de lancer, lui aussi et de joindre sa voix à celles des autres, un appel aux pouvoirs publics pour encourager l'arrivée de nouveaux opérateurs en matière de production, de commerce et de distribution des produits alimentaires de base, pour mettre fin au monopole et au chômage tout en garantissant la stabilité des prix».