Plus rien n'arrête en ce début d'année la flambée des prix de certains produits alimentaires de base. Le café tient la tête d'affiche. Les cours sont repartis en hausse, porté par des signes de tensions persistantes sur l'équilibre des fondamentaux de l'offre et de la demande. Le prix de l'arabica a grimpé mercredi jusqu'à 244,50 cents la livre à New York, un nouveau sommet depuis plus de 13 ans, alors que le cours du robusta se hissait le même jour à 2.185 dollars la tonne à Londres, un plus haut depuis début septembre 2008. «Les facteurs fondamentaux du marché demeurent favorables au soutien des niveaux de prix élevés», a estimé l'Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport mensuel. «Les problèmes climatiques continuent de perturber les activités de récolte et de la collecte dans de nombreux pays exportateurs (notamment au Vietnam et en Indonésie) et affectent l'offre de café à court terme» alors que «la consommation mondiale connaît une certaine dynamique notamment dans les pays émergents», a estimé l'ICO. Les cours du cacao ont rebondi cette semaine, dans un marché toujours très volatil dans l'attente d'une solution à l'impasse politique en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de fèves brunes. Les cours avaient grimpé en fin d'année dernière, par crainte que cette crise, qui oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara, n'entrave l'activité de la filière cacao ivoirienne. Cependant, la production est pour l'instant peu affectée, alors qu'en Europe, la demande semble s'essouffler, souligne-t-on. Maïs et soja toujours en ascension Les prix du maïs et du soja ont continué d'atteindre des niveaux inédits depuis juillet 2008 cette semaine à Chicago, dopés par des révisions en baisse de l'offre par les autorités agricoles américaines. Publié mercredi, le très attendu rapport mensuel du département américain de l'Agriculture (USDA) était «indéniablement positif pour les cours». «Le contexte pour l'offre mondiale a été caractérisé depuis un an par une série de déceptions en raison de conditions météorologiques défavorables: inondations au Canada, au Pakistan et plus récemment en Australie, sécheresse en Russie, Ukraine et Kazakhstan, temps sec en Argentine», a commenté l'analyste. «De ce point de vue, le rapport de l'USDA, qui a abaissé davantage que prévu ses prévisions de l'offre, a apporté de nouvelles surprises». La situation semble moins critique pour le blé, pour lequel l'USDA a revu son estimation de stock mondial. Vendredi dans l'après midi, le boisseau de soja pour livraison en mars valait 14,09 dollars contre 13,65 dollars une semaine plus tôt. Il a atteint 14,3250 dollars jeudi, niveau inédit depuis juillet 2008. Le contrat de maïs à échéance mars montait à 6,38 dollars, contre 5,95 dollars vendredi dernier, après un pic jeudi à 6,4950 dollars, là aussi un plus haut depuis juillet 2008. Le boisseau de blé pour livraison en mars a reculé à 7,6225 dollars contre 7,74 dollars sept jours plus tôt. Les prix du coton ont rebondi cette semaine à New York, après que les autorités agricoles américaines eurent revu à la baisse leur prévision d'offre à l'échelle mondiale. Le rapport mensuel du ministère américaine de l'Agriculture, publié mercredi, «est positif pour le marché du coton, avec une légère révision en baisse de la production mondiale, une consommation en hausse et une réduction des stocks à l'échelle mondiale», ont estimé les analystes de Barclays Capital. «Détail intéressant, la production australienne a été laissée inchangée à 4 millions de balles (+125% sur un an), et selon nous, on pourrait voir de nouvelles révisions négatives» dans les prochains mois, ont-il ajouté. Les analystes s'attendaient à voir la production de coton d'Australie réduite par les terribles inondations qui touchent le nord-est du pays depuis la fin de l'année.