Jusqu'au barbier nord américain, l'histoire Ben Ali de Tunisie est arrivée. Dans le détail grâce aux nombreuses chaines de télévisions qui reprennent en boucle, tel un jingle, le départ du successeur de Habib Bourguiba. Tant bien que mal, il vendait des fruits et légumes ce jeune d'un village éloigné de la capitale tunisienne. Ses revenus étaient maigres. Il ne pensait jamais arriver à joindre les deux bouts. Finalement, il a triomphé de Ben Ali. Il lui a fait rendre le tablier pour les Tunisiens aspirent à un peu plus de démocratie. À moins de chômage. À un peu plus de dignité. Et subitement, il s'est brûlé vif au vu et au su de tous. Presque sur la place publique. Son geste n'a pas été vain. Il a libéré les Tunisiens où qu'ils se trouvent. En Europe, en Amérique, au Canada. Aussi bien en terre nationale qu'à l'étranger. Le jeune qui a mis le feu aux poudres a sonné le glas pour Ben Ali. Sans tambour ni trompette, il a pris la poudre d'escampette. Direction, l'Arabie Saoudite pour s'assurer une « retraite méritée » après un parcours jonché de tumultes, et de bas plus que de haut. Ben Ali était au bout du rouleau après une révolution qui aura duré un mois environ. Ben Ali, en fuyant le pays, voulait mettre aux petits oignons sa famille en Arabie Saoudite. D'autres membres qui lui sont très proches pourraient, peut-être, un jour ou l'autre, se retrouver à Westmount, quartier hautement huppé de Montréal, dans un pavillon de quelques millions de dollars, une acquisition qui penche plutôt du côté de « Madame la Présidente ». Qui pensait qu'un petit marchand de fruits et légumes allait retourner ciel et terre en Tunisie? Qui pensait qu'un jour ou l'autre, un marchand ambulant allait renverser la vapeur? Qui pensait que ce marchand à la charrette allait redonner espoir aux Tunisiens? Et à mon barbier d'enchaîner : La Tunisie, c'est juste à côté de l'Algérie, non? Mais c'est différent, note-t-il. Le jeune marchand de fruits et légumes, disent les Tunisiens, noua a libérés. Il n'est pas mort pour rien. Il n'est pas mort pour que la Tunisie continue à appartenir à la famille présidentielle. Comme pour couper net avec le passé récent, les nouvelles autorités tunisiennes ne chôment pas pour sortir au plus vite le pays de la crise politique. Mois de deux heures après avoir prêté serment, le président par intérim, Fouad Mebazaa a chargé le Premier ministre Mohammed Ghannouchi de former de former un nouveau gouvernement d'unité nationale», comme il l'a annoncé à la télévision. La veille, le même Mohammed Ghannouchi, Premier ministre du président en fuite Ben Ali, avait pourtant tenté de s'autoproclamer président par intérim, mais le Conseil constitutionnel tunisien avait invalidé sa prise de pouvoir. L'instance avait rappelé qu'en vertu de la loi fondamentale tunisienne, le président du parlement était le chef d'Etat intérimaire. Fouad Mebazaa en l'occurrence. Le Conseil constitutionnel a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours, a rapporté la télévision publique tunisienne. Mais situation reste fragile dans le pays.»Il faut rester vigilant». «Le peuple tunisien a écrit la première ligne de sa nouvelle histoire, il doit aussi en écrire la dernière», souligne un spécialiste de la Tunisie. «Ce qui est en train de se passer, c'est que le pouvoir en place essaie d'écrire cette dernière ligne à la place du peuple», a-t-il précisé. Et la boucle a été bouclée samedi après-midi à Montréal avec le rassemblement des Tunisiens au Canada qui ont condamné Zine El Hogra…