Le nouveau dispositif tiers payant lancé en grande pompe par la caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) continue à être boudé par la majorité des médecins privés de la wilaya d'Oran, qui estiment que « les tarifs de consultations sont dérisoires». Sur les 894 médecins concernés (521 généralistes et 373 spécialistes) seule une soixantaine a adhéré à ce dispositif. Il s'agit essentiellement de jeunes médecins généralistes qui se sont installés récemment dans des zones déshéritées. La dernière convention paraphée récemment par les services de la CNAS n'a concerné qu'une cinquantaine de médecins traitant à titre privé (45 généralistes et 4 spécialistes). Les tarifs des consultations fixés par la CNAS ne font pas l'unanimité parmi les médecins privés, en particulier les spécialistes. Le Conseil de l'ordre des médecins propose des tarifs fixés entre 500 dinars pour la consultation générale et 600 dinars pour la consultation spécialisés. Le conventionnement, similaire à la contractualisation des structures publiques avec la CNAS, entre dans le cadre de l'assainissement du système du tiers payant au profit des assurés nécessiteux et des malades chroniques. Il suffit à l'assuré, détenant une carte sociale ordinaire ou celle de tiers payant, de se présenter à son médecin traitant prestataire pour être remboursé ou pour pouvoir bénéficier de la gratuité des soins et des médicaments. Ces nouveaux systèmes assurent une meilleure maîtrise des dépenses de santé de la sécurité sociale, garantissent une plus grande efficacité dans le fonctionnement du système public de soins et une amélioration de la qualité de la prise en charge hospitalière des assurés sociaux. Le système du tiers payant est opérationnel depuis octobre 2010 à Oran au profit de 88.861 assurés (75.000 malades chroniques et 13.861 retraités). Pour les médecins généralistes conventionnés, la consultation médicale et les prestations liées au suivi et à la coordination des soins sont rémunérées à 250 DA. Ces montants sont majorés de 20 à 50% dans les situations de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement ou de médicaments fabriqués localement, ce qui porte respectivement les montants des consultations généralistes à 300 et 375 DA. A cela s'ajoute un service honoraire de 250 DA par assuré, versé au médecin généraliste par l'organisme de sécurité sociale au titre de son activité de prévention. Pour les médecins spécialises, la consultation médicale et les prestations liées au suivi et à la coordination des soins sont rémunérées à 400 DA. Ces montants sont également majorés de 20 à 50% dans les situations de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement ou de médicaments fabriqués localement, ce qui porte respectivement les montants des consultations à 480 et 600 DA. Au niveau national il existe seulement 400 médecins conventionnés et adhérents à cette pratique, sur un total de 30.000 médecins.