Le code électoral algérien serait, selon les observateurs américains «compliqué de sorte à maintenir une apparence de transparence». C'est ce que révèle entre autres, le dernier câble diplomatique de l'ambassade américaine à Alger, «divulgué» samedi dernier par Wikileaks et «dévoilé» par le journal en ligne TSA. Selon Abdul Rahman, chef de la mission d'observation de l'ONU, lors des élections présidentielles de 2009, dont le câble américain reprend les propos, le code électoral algérien est rédigé de telle sorte que le gouvernement arrive à tout justifier. «Pour chaque inquiétude que nous soulevions, le gouvernement pouvait sortir un point du code électoral » expliquait le diplomate Onusien aux américains. Les observateurs mandatés par les Nations Unies auraient ainsi eu les plus grandes difficultés à travailler librement. Cela ne les a pourtant pas empêché de confirmer la probité de ces mêmes élections, sur toutes les chaînes de télévisions et de radio nationales, venues les interviewer à cette occasion. On apprend en outre, que « les chiffres de la participation donnés par ministre de l'Intérieur de l'époque sont exagérés ». Les révélations de Wikileaks, relèvent que la participation a été plus proche de 25 à 30 % que des 74 % annoncés. Certaines chaînes occidentales avaient émis exactement les mêmes réserves… deux ans plus tôt. Le document indique, par ailleurs, que la représentation diplomatique américaine pointe les nombreuses fraudes notées le jour de l'élection à la suite d'une observation «officieuse» du vote. Pour finir, le câble diplomatique nous renseigne sur le désintéressement des citoyens algériens quant à la politique. Selon les américains, » les citoyens se sentent peu concernés par un processus politique détaché de la société (…) et l'Algérie fait face à un urgent besoin de dialogue entre la population et l'Etat ». Le destin des 72% de la population qui a moins de 30 ans, complètement désillusionnés, resterait incertain, toujours selon le câble américain. Pourtant, des interrogations s'imposent quant à l'opportunité et le choix du moment quant à aux révélations de ces câbles sachant l'impact que cela a déjà engendré, en partie, sur les évènements de Tunisie des divulgations similaires. Aussi, peut-on qualifier de « révélations» les informations publiées par le site de Jullian Assange quant à des faits qui relèvent du secret de… polichinelle ?