Comme d'habitude, les islamistes du parti membre de l'alliance présidentielle, en l'occurrence le MSP commencent à se placer dans la course vers le changement. Comme d'habitude, c'est M. Abderezak Mokri, le vice-président du MSP qui a été chargé de faire entendre un autre son de cloche. Des déclarations à l'emporte pièce mais qui sortent quelques peu de l'ordinaire. Une manière comme une autre de «manager» l'avenir de son parti. Dans ces déclarations à la chaîne III, le vice-président du MSP subitement découvre «qu'il n'y a pas de liberté en Algérie». Il prend même un air «outré», pour décrier «l'absence des espaces d'expression collective et individuelle». Toute honte bue, M. Mokri n'a eu aucune gêne en affirmant qu'«il est connu que les gouvernements sont les fusibles qui sautent». Laissant entendre par là qu'ils n'ont aucune responsabilité alors que son parti (MSP) est représenté dans tous les gouvernements successifs, et partage la responsabilité dans ce qui est advenu du pays. Cette déclaration est la preuve «matérielle» de la couardise politique de l'islamisme de Mokri. Celui-ci passe sous silence les positions des autres responsables de son parti, à l'instar du président du groupe parlementaire de son parti et député d'Ouargla, qui fait quand même preuve de courage politique et reconnaît que «les parlementaires – qu'ils soient députés ou sénateurs – sont en grande partie responsables de la situation actuelle. Ces dernières années, ce sont eux qui ont accordé au pouvoir exécutif les instruments législatifs nécessaires pour la gestion du pays». C'est notamment «le cas des multiples ordonnances présidentielles qu'ils ont adoptées à tour de bras. L'échec est donc partagé». Pour des connaisseurs «l'appel à la démocratie et à la levée de l'état de siège venant d'individus abreuvé aux mamelles de l'Etat providence» ne peut être analysé que comme un retournement de veste. M. Mokri reconnaît que l'alliance contre nature qui c'est mise au service du président comme un seul homme, est aujourd'hui en panne et donc quasi inutile. Le retournement de veste à peine voilé des islamistes du MSP pourrait être perçu comme un signe annonciateur de grands changements à venir. Selon les spécialistes «le MSP risque fort d'être le grand perdant des changements politiques attendus et qui verraient peut être l'entrée en lisse de nouvelles formations politiques». Après tout, le parti de Louisa Hanoune s'est bien coalisé avec le RND. Au train où les choses, ils ne reste plus au MSP qu'à sortir banderoles et drapeaux pour défiler dans les rues d'Alger le 12 février prochain.